Chiots importés illégalement : un fléau qui menace le bien-​être animal en Europe

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Deux récentes études du Royal Veterinary College (RVC) tirent la son­nette d’alarme : une grande par­tie des Britanniques sous-​estime l’ampleur et les risques liés à l’importation de chiots. Alors que le Royaume-​Uni débat actuel­le­ment d’un pro­jet de loi visant à enca­drer cette pra­tique, la situa­tion met en lumière un pro­blème euro­péen qui touche éga­le­ment la France et la Suisse.

Un marché alimenté par une demande massive

Chaque année, envi­ron 950 000 chiots sont néces­saires pour répondre à la demande des foyers bri­tan­niques. Or, seuls 20 % de ces chiots pro­vien­draient d’élevages offi­ciel­le­ment enre­gis­trés. Résultat : le reste du mar­ché est com­blé par des filières d’importation, dont une part impor­tante est illé­gale.
Selon Europol, le tra­fic de chiots est aujourd’hui le troi­sième com­merce illé­gal le plus lucra­tif de l’Union euro­péenne, après la drogue et les armes.

Les consé­quences sont multiples :

  • Santé ani­male : chiots non vac­ci­nés, malades, sépa­rés trop tôt de leur mère.
  • Santé publique : risque accru de pro­pa­ga­tion de mala­dies comme la rage.
  • Bien-​être com­pro­mis : condi­tions d’élevage inten­sif, trans­port clan­des­tin, absence de socialisation.

Un projet de loi au Royaume-Uni

Face à cette réa­lité, le gou­ver­ne­ment bri­tan­nique a pré­senté un pro­jet de loi sur le bien-​être ani­mal, déjà exa­miné trois fois à la Chambre des com­munes. Le texte doit encore être débattu à la Chambre des Lords.
S’il est adopté, il interdira :

  • l’importation de chiots trop jeunes,
  • l’entrée de chiennes ges­tantes ou de chiens aux oreilles ou queues mutilées,
  • cer­taines pra­tiques de com­merce non éthique qui ali­mentent les réseaux.

Et en France ?

La France est éga­le­ment confron­tée à ce fléau.

  • Le pays compte près de 250 000 chiens impor­tés chaque année, dont une par­tie issue du com­merce illégal.
  • Les filières se situent prin­ci­pa­le­ment en Europe de l’Est (Roumanie, Hongrie, Slovaquie), où des chiots sont éle­vés en bat­te­rie avant d’être trans­por­tés vers l’Ouest.
  • Depuis 2022, la loi fran­çaise impose un cer­ti­fi­cat d’engagement et de connais­sance avant toute adop­tion ou achat, afin de res­pon­sa­bi­li­ser les futurs pro­prié­taires. Mais mal­gré ce pro­grès, les annonces frau­du­leuses sur Internet conti­nuent d’alimenter le mar­ché noir.
© Sofiia Potanina-​Getty Images

La Suisse n’est pas épargnée

En Suisse, la demande est esti­mée à envi­ron 40 000 nou­veaux chiens par an. Une par­tie signi­fi­ca­tive pro­vient de l’étranger. Selon la Protection Suisse des Animaux (PSA) :

  • Près de la moi­tié des chiots ven­dus en ligne sont impor­tés illégalement.
  • Le com­merce passe sou­vent par des pla­te­formes numé­riques où les contrôles sont insuffisants.
  • Les chiots arrivent sou­vent trop jeunes, malades, et sans les docu­ments nécessaires.

La Confédération et plu­sieurs can­tons ont ren­forcé la légis­la­tion (notam­ment via l’ordon­nance sur la pro­tec­tion des ani­maux), mais la vigi­lance reste nécessaire.

Comment agir en tant que futur propriétaire ?

Pour ne pas ali­men­ter ce com­merce destructeur :

  1. Vérifier l’éleveur : il doit être enre­gis­tré, accep­ter les visites et pré­sen­ter la mère avec ses petits cela bien entendu à par­tir d’un cer­tain âge du chiot avec des règles d’hy­giène très stricte pour ne pas lui ame­ner des microbes. 
  2. Demander les papiers offi­ciels : pas­se­port euro­péen, car­net de vac­ci­na­tion, cer­ti­fi­cat d’identification.
  3. Se méfier des annonces en ligne : prix trop bas, livrai­son rapide, chiots dis­po­nibles toute l’année sont des signaux d’alerte.
  4. Privilégier l’adoption : les refuges regorgent de chiens en quête de foyer.

Le tra­fic de chiots n’est pas seule­ment une affaire bri­tan­nique mais un pro­blème euro­péen qui repose sur la demande. En tant que futurs pro­prié­taires, nous avons un rôle déter­mi­nant à jouer : choi­sir une adop­tion ou un éle­vage res­pon­sable, c’est non seule­ment pro­té­ger le bien-​être ani­mal, mais aussi lut­ter contre un tra­fic cruel et lucratif.

Privilégier un éle­veur sérieux et engagé, c’est aussi s’assurer que :

  • la mère est res­pec­tée dans son rythme et ses portées,
  • les chiots gran­dissent dans de bonnes condi­tions, avec une socia­li­sa­tion adap­tée,
  • la sélec­tion tient compte de la santé et non uni­que­ment de l’esthétique,
  • les conseils don­nés cor­res­pondent aux besoins spé­ci­fiques de la race et à votre mode de vie,
  • chaque chiot est consi­déré comme un indi­vidu à part entière, avec son tem­pé­ra­ment et ses besoins.

En choi­sis­sant un pro­fes­sion­nel qui tra­vaille dans le res­pect du bien-​être ani­mal, vous inves­tis­sez non seule­ment dans la santé et l’équilibre futur de votre chien, mais vous contri­buez aussi à valo­ri­ser une filière éthique. 

Mon Ami le Chien – Fabienne

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