Les intoxications aux plantes cardiotoxiques chez le chien : un danger souvent méconnu

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Beaucoup de pro­prié­taires ignorent que cer­taines espèces, pour­tant très cou­rantes dans nos mai­sons et nos jar­dins, peuvent être hau­te­ment toxiques pour le cœur de nos chiens. Ces intoxi­ca­tions peuvent avoir des consé­quences graves, par­fois mor­telles, si elles ne sont pas prises en charge rapidement.

Qu’appelle-t-on une plante cardiotoxique ?

On désigne par plantes car­dio­toxiques celles qui contiennent des molé­cules, appe­lées gly­co­sides car­dio­toxiques, capables de per­tur­ber le fonc­tion­ne­ment du cœur. Ces molé­cules agissent en inhi­bant la pompe sodium-​potassium ATPase, entraî­nant un dés­équi­libre élec­tro­ly­tique qui peut pro­vo­quer des aryth­mies graves, par­fois fatales.

Historiquement, ces sub­stances ont même trouvé une place en méde­cine humaine : William Withering a intro­duit en 1785 l’utilisation de la digi­tale pourpre (Digitalis pur­pu­rea) dans le trai­te­ment de l’insuffisance car­diaque conges­tive. Si cer­taines molé­cules issues de ces plantes sont encore uti­li­sées, leur usage est désor­mais stric­te­ment enca­dré en rai­son de leur toxicité.

Les principales familles et plantes cardiotoxiques

Ces plantes appar­tiennent à dif­fé­rentes familles bota­niques, parmi lesquelles :

  • Apocynacées : laurier-​rose (Nerium olean­der).
  • Liliacées : muguet (Convallaria maja­lis), mais aussi cer­taines varié­tés ornementales.
  • Lauracées et autres familles conte­nant des espèces à poten­tiel toxique.

Les plus fré­quem­ment ren­con­trées et dan­ge­reuses pour le chien sont :

  • 🌸 Laurier-​rose (Nerium olean­der) : extrê­me­ment toxique, une seule feuille peut suffire.
  • 🌿 Muguet (Convallaria maja­lis) : toutes les par­ties de la plante, y com­pris l’eau du vase.
  • 🌱 Digitale (Digitalis pur­pu­rea) : riche en gly­co­sides cardiotoniques.
  • 🌲 If (Taxus bac­cata) : aiguilles et graines par­ti­cu­liè­re­ment toxiques.
  • 🌺 Rhododendron et aza­lées (Rhododendron spp.) : inges­tion res­pon­sable de troubles diges­tifs et cardiaques.

Symptômes d’une intoxication

Après inges­tion, les symp­tômes appa­raissent en géné­ral dans les heures qui suivent. Ils peuvent varier selon la plante et la quan­tité ava­lée, mais les plus fré­quents sont :

  • Digestifs : vomis­se­ments, diar­rhées, hypersalivation.
  • Neurologiques : fai­blesse, trem­ble­ments, convulsions.
  • Cardiaques : rythme car­diaque irré­gu­lier (trop lent ou trop rapide), malaise, effondrement.

Dans les cas graves, l’intoxication peut évo­luer vers une insuf­fi­sance car­diaque aiguë et entraî­ner la mort de l’animal.

Que faire en cas de suspicion ?

  1. Ne pas faire vomir son chien sans avis vétérinaire.
  2. Retirer tout reste de plante de la gueule.
  3. Identifier la plante (photo ou échantillon).
  4. Contacter immé­dia­te­ment un vété­ri­naire ou un ser­vice d’urgence vétérinaire.

La rapi­dité d’intervention est déter­mi­nante pour le pronostic.

Prévenir les risques

  • Éviter de culti­ver ou conser­ver ces plantes dans les lieux fré­quen­tés par les chiens.
  • Apprendre à recon­naître les espèces toxiques.
  • Surveiller les chiens curieux, sur­tout les jeunes, lors des promenades.
  • Informer son entou­rage et les per­sonnes qui gardent l’animal.

En cas d’urgence vitale 

Les plantes car­dio­toxiques sont plus répan­dues qu’on ne le pense. Leur toxi­cité est liée aux gly­co­sides qu’elles contiennent, uti­li­sés autre­fois comme médi­ca­ments, mais pou­vant être mor­tels pour nos com­pa­gnons. Connaître les espèces à risque et réagir vite en cas de doute peut sau­ver la vie de votre chien.

👉 En cas de sus­pi­cion d’ingestion, appe­lez tou­jours votre vété­ri­naire sans attendre.

Protéger votre chien, c’est avant anti­ci­per les risques et ne jamais sous-​estimer la toxi­cité de cer­taines plantes.

Zen dans mes pattes – Fabienne

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