Démence canine du chien : fréquence, symptômes et traitement

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La démence canine nous rap­pelle sou­vent de pénibles sou­ve­nirs. Tout comme le notre, le cer­veau de votre chien vieillit et s’use comme le reste de son corps.

Mais chez cer­tains chiens, le cer­veau s’use plus vite que chez d’autres. Cela entraîne une série de symp­tômes que nous appe­lons dys­fonc­tion­ne­ment cog­ni­tif canin (DCC) ou, plus sim­ple­ment, démence canine.

Ce que l’on sait sur l’origine de la démence canine

En fait, peu de choses. Les chan­ge­ments dégé­né­ra­tifs du tissu céré­bral qui causent la démence chez les chiens ne sont pas bien com­pris. Nous savons cepen­dant que le nombre de cel­lules ner­veuses dimi­nue avec l’âge. Logique. Une accu­mu­la­tion de dépôts neu­ro­toxiques dans le cer­veau pour­rait être un fac­teur contri­bu­tif aggra­vant. Des niveaux éle­vés de radi­caux libres semblent éga­le­ment entraî­ner un déclin des fonc­tions cognitives.

Alors, quelle est la fré­quence de la démence canine et com­ment savoir si votre chien en est atteint ?

La démence canine est-​elle fréquente ?

Les dys­fonc­tion­ne­ments cog­ni­tifs canins sont plus fré­quents que ne le pensent la plu­part des pro­prié­taires de chiens ! Dans une étude, il est mon­tré qu’en­vi­ron 50 % des chiens âgés de plus de 11 ans pré­sen­taient au moins un signe de DCC. Une autre étude a mon­tré que 68 % des chiens âgés de 15 à 16 ans pou­vaient pré­sen­ter au moins un signe de DCC.

Un autre élé­ment impor­tant à noter est que le DCC est une mala­die pro­gres­sive. Plus de la moi­tié des chiens pré­sen­tant au moins un signe cli­nique déve­lop­pe­ront d’autres symp­tômes dans les 12 mois à venir.

Plus votre chien est âgé, plus il est sus­cep­tible de déve­lop­per la CCD. Cela dit, les races géantes vieillissent plus rapi­de­ment et peuvent déve­lop­per la CCD dès l’âge de 5 à 7 ans. Il semble éga­le­ment que les chiens cas­trés pré­sentent un risque légè­re­ment plus élevé.

Symptômes de la démence chez le chien

La démence canine peut faci­le­ment pas­ser inaper­çue, et ce pour plu­sieurs raisons :

• La démence se déve­loppe pro­gres­si­ve­ment. Les symp­tômes appa­raissent si len­te­ment qu’ils semblent faire par­tie de la normale.
• Il existe un mythe selon lequel il est nor­mal que les vieux chiens deviennent un peu “étranges”. De nom­breuses per­sonnes consi­dèrent que c’est une par­tie “nor­male” du pro­ces­sus de vieillis­se­ment (ce qui n’est pas le cas).

Alors com­ment savoir si votre chien est atteint de démence ? 

Désorientation
Il peut s’a­gir de “regar­der dans le vide” ou de se perdre dans un envi­ron­ne­ment fami­lier. Votre chien peut ne pas être capable de trou­ver son che­min pour entrer et sor­tir de la mai­son. Il peut res­ter coincé dans les coins ou sous les tables. Votre vieil ami peut sem­bler confus en per­ma­nence. Certains chiens oublie­ront que vous leur avez donné à man­ger. Vous pou­vez éga­le­ment consta­ter que l’an­xiété se déve­loppe, avec toute une série de déclen­cheurs. Il peut se mettre à aboyer pour un rien. Le fait de faire les cent pas en per­ma­nence est un autre symp­tôme courant.

Changements dans les inter­ac­tions
La capa­cité de votre chien à entre­te­nir des rela­tions saines peut dimi­nuer. Il peut soit mon­trer moins d’af­fec­tion, soit s’at­ta­cher exces­si­ve­ment à une per­sonne en par­ti­cu­lier. Certains devien­dront irri­tables et grognons.

Modifications du cycle veille-​sommeil
C’est là que le “syn­drome du cou­cher du soleil” peut se mani­fes­ter ou que les habi­tudes de som­meil sont affec­tées. Votre vieil ami peut com­men­cer à être désta­bi­lisé le soir ou toute la nuit. Certains chiens atteints de démence ne dorment pas du tout et d’autres se réveillent sou­vent, sont agi­tés, etc. Ils aboient sou­vent la nuit sans rai­son pré­cise. Et par­fois, ils dor­mi­ront toute la jour­née et seront debout toute la nuit, récla­mant votre attention.

Il n’est plus propre
Votre chien peut oublier son appren­tis­sage de la pro­preté et com­men­cer à faire des bêtises dans la mai­son. Cela peut éga­le­ment se pro­duire parce qu’il n’ar­rive plus à trou­ver le che­min vers l’ex­té­rieur, ou à temps. Il se peut éga­le­ment qu’il ne réponde pas aux ordres et qu’il soit inca­pable d’ef­fec­tuer des tâches qu’il pou­vait aupa­ra­vant accom­plir avec facilité.

Réduction du niveau d’ac­ti­vité
Votre vieil ami peut ne pas vou­loir faire grand-​chose (par­fois même pas man­ger). D’autre part, il est pro­bable que vous obser­viez un com­por­te­ment agité, une marche conti­nue ou une errance sans but. Certains chiens déve­lop­pe­ront des com­por­te­ments obses­sion­nels com­pul­sifs, comme lécher les sols.

Comment prévenir la démence chez le chien ?

La démence canine est une mala­die pro­gres­sive et dégé­né­ra­tive. Sournoise. Elle s’ag­grave avec le temps. Mais si vous agis­sez à temps, vous pou­vez faire beau­coup pour la ralen­tir, et sou­vent réduire ou par­fois même éli­mi­ner com­plè­te­ment les symptômes.

Gardez un œil sur les symp­tômes. Si vous obser­vez des signes même “légers”, il est temps de com­men­cer à agir. Le pro­nos­tic est d’au­tant meilleur que la démence de votre chien est diag­nos­ti­quée tôt. Plus tôt vous agi­rez, meilleurs seront les résultats.

Régime ali­men­taire pour les chiens atteints de démence
Pour aider à retar­der l’ap­pa­ri­tion de la démence chez les chiens ou à la pré­ve­nir com­plè­te­ment, vous devez don­ner à votre chien une ali­men­ta­tion saine, com­plète et variés. Les ali­ments crus sont géné­ra­le­ment les meilleurs, mais cer­tains chiens âgés se portent mieux avec un régime “mai­son” si leur sys­tème diges­tif est perturbé.

Suppléments pour le trai­te­ment natu­rel de la démence chez le chien
Vous pou­vez éga­le­ment envi­sa­ger d’a­jou­ter cer­tains (ou tous) compléments :

• Des omégas‑3 de haute qua­lité. (L’EPA et le DHA jouent un rôle impor­tant dans la santé du cer­veau). Voir Tout pour Chien et Chat, en par­ti­cu­lier leur huile de graines de chanvre bio pour chien.
• Donner beau­coup d’an­ti­oxy­dants vitaux (ceux-​ci aident à réduire les niveaux de radi­caux libres toxiques dans le corps). Les myr­tilles consti­tuent un excellent com­plé­ment anti­oxy­dant. Le thé vert infusé dans de l’eau froide pen­dant 12 heures en est un autre. 
• Le CBD pour la démence des chiens semble aujourd’­hui être le meilleur médi­ca­ment pour les chiens souf­frant de déclin cog­ni­tif. Après seule­ment trois jours de trai­te­ment à l’huile de CBD, un chien qui avait empê­ché sa pro­pré­tare de dor­mir toutes les nuits pen­dant un an a com­mencé à dor­mir toute la nuit. Il est très sou­vent constaté une réduc­tion évi­dente des symp­tômes grâce à l’huile de CBD.
• La PEA (Palmitoylethanolamide) est un autre médi­ca­ment non toxique, natu­rel et très effi­cace. Vous pou­vez l’a­che­ter dans les maga­sins de pro­duits natu­rels et l’u­ti­li­ser seule ou avec l’huile de CBD. 
• Il est sou­vent constaté que de nom­breux chiens atteints de démence ont des dou­leurs impor­tantes non diag­nos­ti­quées (géné­ra­le­ment dues à l’ar­thrite ou au mal de dos). Lorsqu’ils sont trai­tés avec un anti­dou­leur appro­prié, les symp­tômes s’a­mé­liorent sou­vent de manière signi­fi­ca­tive. Les médi­ca­ments natu­rels tels que le cur­cuma et les moules à lèvres vertes peuvent faire une grande dif­fé­rence. Voir le site Tout pour Chien et Chat.

Parmi les autres sup­plé­ments qui peuvent aider, citons :

• SAMe (S‑Adenosylméthionine)
• Ginkgo biloba
• Mélatonine
• Vitamines C et E
• Vitamines B
• Gotu kola
• Resvératrol
• Racine de valériane

Autres traitements de la démence canine

• Les mani­pu­la­tions cor­po­relles manuelles peuvent être d’une grande aide pour amé­lio­rer la qua­lité de vie. Il peut réduire l’an­xiété et la dou­leur tout en aug­men­tant la connexion. L’acupuncture ou l’a­cu­pres­sion et les herbes chi­noises tra­di­tion­nelles peuvent aussi être d’un grand secours pour les chiens atteints de démence.
• Lorsqu’on s’oc­cupe d’un chien atteint de démence, il existe éga­le­ment une mul­ti­tude de remèdes exclu­sifs. Le mieux est de consul­ter un vété­ri­naire holis­tique ou un natu­ro­pathe ani­ma­lier com­pé­tent. Ils peuvent vous aider à vous assu­rer que vous don­nez à votre vieil ami les meilleurs trai­te­ments pour ses besoins.
• Enfin, le der­nier point, mais non le moindre, est de lui faire faire des exer­cices légers, des jeux simples, des séances de dres­sage en dou­ceur. Des contacts inten­tion­nels avec votre chien contri­buera à le sti­mu­ler mentalement. 

Veillez aussi à ce que la mai­son ne soit pas encom­brée et que tous les meubles res­tent au même endroit. Et pro­fi­tez de chaque ins­tant de la fin de vie de votre compagnon.

Remarque : si votre vieux chien est en fin de vie, il peut être néces­saire d’u­ti­li­ser de manière pal­lia­tive tous les médi­ca­ments anti­dou­leur pres­crits qui peuvent l’aider.

Références

• Neilson JC, Hart BL, Cliff KD, Ruehl WW. Prevalence of beha­vio­ral changes asso­cia­ted with age-​related cog­ni­tive impair­ment in dogs. Journal of the American Veterinary Medical Association. 2001;218(11):1787 – 91.Osella MC, Re G, Odore R, Girardi C, Badino P, Barbero R, Bergamasco L. 
• Canine cog­ni­tive dys­func­tion syn­drome : Prevalence, cli­ni­cal signs and treat­ment with a neu­ro­pro­tec­tive nutra­ceu­ti­cal. Journal of Applied Animal Medicine. 2007.