Vitamine-C-dans-le-citron

Vitamine C et chien malade, dysplasie, scorbut, teneurs fruits/​légumes

La vita­mine C est une vita­mine hydro­so­luble sen­sible à la cha­leur et à la lumière jouant un rôle impor­tant dans le méta­bo­lisme de l’être humain et de nom­breux autres mam­mi­fères dont les chiens. 

Chimiquement par­lant, il s’a­git de l’acide L‑ascorbique. Il existe plu­sieurs acides ascor­biques, mais seule la forme “acide L‑ascorbique” est auto­ri­sée à por­ter le nom de “Vitamine C”. Elle fait par­tie de la liste des médi­ca­ments essen­tiels de l’Organisation mon­diale de la santé (liste mise à jour en avril 2013). 

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Acide L‑ascorbique en 3 D

Elle est auto-​produite par la plu­part des orga­nismes eux-​mêmes, sauf dans quelques excep­tions dont les êtres humains, les singes, les cobayes, la truite, les chauves-​souris man­geuses de fruits, le sau­mon argenté et cer­taines espèces d’oi­seaux.
La vita­mine C doit dans ces cas être four­nie par la nour­ri­ture ou sous la forme de com­plé­ments ali­men­taires natu­rels ou syn­thé­tiques.
Les chiens en bonne santé fabriquent la vita­mine C qui leur est néces­saire, dans le foie à par­tir du glu­cose. Mais leur “pro­duc­tion” est faible par rap­port à d’autres ani­maux. Une sou­ris, par exemple pro­duit 275 mg / kg de poids cor­po­rel / jour. Le chien seule­ment 40 mg / kg de poids cor­po­rel / jour.
A noter que la concen­tra­tion d’a­cide ascor­bique dans le lait de chien est quatre fois supé­rieure à celle du sang

L’importance de l’acide ascorbique

L’acide ascor­bique a de nom­breuses fonc­tions impor­tantes dans le corps du chien : 

  • C’est le fac­teur anti­oxy­dant hydro­so­luble le plus impor­tant. Il pro­tège l’acide folique et la vita­mine E des pro­ces­sus d’oxydation, conver­tit le cuivre en une forme qui lui per­met d’être par­tie inté­grante de nom­breux sys­tèmes enzy­ma­tiques et contri­bue à la réduc­tion du cholestérol.
  • De plus, l’acide ascor­bique est irrem­pla­çable dans la syn­thèse du col­la­gène. Une carence en acide ascor­bique pro­voque en effet un tissu conjonc­tif faible au niveau des arti­cu­la­tions, des muscles, des os et de la peau.
  • Avec la nia­cine et la vita­mine B6 (Voir notre article “Vitamines B et quasi-​vitamines B hydro­so­lubles. Pour quoi faire.”), la vita­mine C est néces­saire à la pro­duc­tion de car­ni­tine. C’est une sub­stance inter­ve­nant dans la trans­for­ma­tion des acides gras dans l’or­ga­nisme. Son défi­cit entraîne une accu­mu­la­tion de lipides dans les tissus.
  • L’absorption du fer est favo­ri­sée et le taux d’his­ta­mine contrôlé au moyen d’a­cide ascor­bique.
  • L’acide ascor­bique contri­bue éga­le­ment à la cica­tri­sa­tion des plaies, à la récu­pé­ra­tion du stress, ren­force la fonc­tion immu­ni­taire, dimi­nue les inflam­ma­tions et éven­tuel­le­ment les effets du cancer.

Le chien étant capable de syn­thé­ti­ser sa propre vita­mine C, aucune carence en vita­mine C n’a été scien­ti­fi­que­ment consta­tée chez les chiens en bonne santé. Mais cela ne veut pas dire qu’un chien malade ne peut pas avoir une carence en vita­mine C. 

Symptômes d’une carence en vitamine C

Bien que le chien pro­duise rela­ti­ve­ment peu de vita­mine C par rap­port à la plu­part des autres ani­maux, aucune carence en vita­mine C n’a été scien­ti­fi­que­ment prou­vée chez les chiens en bonne santé. 

Certains des symp­tômes poten­tiels d’une carence en vita­mine C sont les sui­vants : mau­vaise cica­tri­sa­tion des plaies, sus­cep­ti­bi­lité aux mala­dies, ané­mie, sai­gne­ments et mala­dies des gencives.

Surdosage en vitamine C

Le sur­do­sage n’a pas été natu­rel­le­ment constaté, mais cer­tains experts craignent que des doses éle­vées à long terme de vita­mine C ne favo­risent la for­ma­tion d’oxalate.

Les chiens satis­font donc leurs propres besoins en vita­mine C. Mais cer­taines études et théo­ries inté­res­santes récentes sug­gèrent que les sup­plé­ments d’a­cide ascor­bique peuvent être utiles, voire néces­saires, dans cer­tains cas.

Cas particuliers pour certains chiens et études récentes sur la vitamine C

Chiens de traîneaux et scorbut

Chez les chiens de traî­neau, on observe sou­vent une carence en vita­mine C dans le sang pen­dant la sai­son de courses. 
L’acide ascor­bique est impor­tant pour la syn­thèse de la car­ni­tine, qui inter­vient à son tour dans le méta­bo­lisme des lipides. La chute de la car­ni­tine dans le muscle et la fai­blesse mus­cu­laire cor­res­pon­dante consti­tuent l’un des pre­miers signes du scor­but
L’oxydation des acides gras est favo­ri­sée par l’en­traî­ne­ment phy­sique et une ali­men­ta­tion riche en graisses. Il est donc pro­bable que les chiens de traî­neau ont une demande extrê­me­ment éle­vée en car­ni­tine et, par consé­quent, en vita­mine C.
En Antarctique, le scor­but a été observé chez des chiens hus­kies nour­ris prin­ci­pa­le­ment de viande conge­lée. Ces symp­tômes ont dis­paru après le pas­sage à la viande fraîche. 

Dysplasie de la hanche (HD)

Une étude de ter­rain menée par le vété­ri­naire Dr. Med. Wendell O. Belfield, a mon­tré que des doses extrê­me­ment éle­vées de vita­mine C empêchent le déve­lop­pe­ment de la dys­pla­sie de la hanche (HD) à 100%.
Dr. Belfield a conduit huit accou­ple­ments de ber­gers alle­mands qui avaient la HD ou en avaient déjà hérité. Dès le pre­mier jour, les mères ont reçu un mélange de vita­mines et de miné­raux mis au point et com­mer­cia­lisé par celui-​ci à par­tir d’ascorbate de sodium, de col­la­gène et d’autres nutri­ments essen­tiels à la for­ma­tion de col­la­gène (gouttes de Méga C).
Cette for­mule a été ensuite admi­nis­trée aux chiots après la nais­sance jus­qu’au sevrage, après quoi ils ont reçu une for­mule simi­laire (Mega C Plus) jus­qu’à la deuxième année de leur vie.
100% des des­cen­dants de ces huit com­pa­gnons étaient sans HD au bout de 24 mois. Malheureusement, ce résul­tat n’a pas été re-​vérifié jus­qu’à aujourd’hui. 

Ostéo-​dystrophie hypertrophique (HOD)

Certaines études indiquent un lien entre la carence en vita­mine C et la HOD. Ces chiens malades ont bien répondu au trai­te­ment à la vita­mine C.
Cependant, il man­quait dans cette étude un groupe témoin non traité, ce qui a mal­heu­reu­se­ment conduit à consi­dé­rer ces résul­tats comme “non prou­vés” et à ne plus être explorés. 

Maladie de Carré et toux de chenil

La même lacune concerne des études dans les­quelles la Maladie de Carré et la toux de che­nil étaient évi­tées ou atté­nuées par de fortes doses de vita­mine C. 

Traitement du Parvovirus

Une étude récente sur le trai­te­ment du par­vo­vi­rus par la vita­mine C par voie intra­vei­neuse à forte dose n’a pas encore été confir­mée par “des cas témoins”, mais a donné des résul­tats prometteurs. 

Immunodépression

Certaines études sur des chiens immu­no­dé­pri­més ont clai­re­ment mon­tré que les chiots pré­trai­tés avec des cock­tails de vita­mines pré­sen­taient une réponse immu­ni­taire net­te­ment meilleure après la vac­ci­na­tion que les ani­maux non traités.

Processus inflammatoires

D’autres études et expé­riences pra­tiques et des rap­ports “anec­do­tiques” de vété­ri­naires, d’é­le­veurs de chiens et d’é­le­veurs . Elles montrent que la vita­mine C peut éga­le­ment être uti­li­sée dans des pro­ces­sus inflam­ma­toires tels que dans l’ar­thrite, où elle apporte un soulagement.

L’acide ascorbique pour le chien. Conséquence sur sa nutrition

À la lumière de ces études, les nutri­tion­nistes recom­mandent aujourd’­hui l’ad­mi­nis­tra­tion sup­plé­men­taire d’a­cide ascor­bique à des chiens dans cer­taines cir­cons­tances. En règle géné­rale, on dit qu’une sup­plé­men­ta­tion en vita­mine C peut être utile : 

  • dans les infec­tions
  • après une inter­ven­tion chirurgicale
  • dans des condi­tions de stress extrême
  • lors de la lac­ta­tion
  • dans les sports de hautes performances
  • et dans les troubles de la crois­sance.

D’après son expé­rience, Swanie Simon(1) confirme les effets posi­tifs sur les pro­ces­sus inflam­ma­toires, les infec­tions ou les troubles de la crois­sance. Un trai­te­ment court à la vita­mine C à forte dose a mon­tré un effet rapide dans la plu­part des cas.
Par la suite, il est conseillé d’ad­mi­nis­trer de la vita­mine C sup­plé­men­taire sous forme d’a­li­ments riches en vita­mine C tels que l’Eglantier ou Acérola. (Voir Tout Pour le chien et le chat – TPCC

Vitamine C : posologie pour le chien malade

La poso­lo­gie conseillée varie consi­dé­ra­ble­ment et dépend sou­vent de l’a­ni­mal.
Il est pré­fé­rable de com­men­cer par 2 000 mg / jour, puis d’aug­men­ter la dose sur quelques jours jus­qu’à 5 000 mg ou jus­qu’à ce que le chien ait des selles molles. A ce point, c’est le signe de sur­do­sage.
Conserver ensuite cette dose maxi­male pen­dant plus de 2 semaines, puis reve­nez len­te­ment à un niveau d’en­tre­tien (100−500 mg / jour).
En rai­son du pos­sible effet irri­tant de l’a­cide ascor­bique sur l’es­to­mac, il est recom­mandé d’u­ti­li­ser de l’as­cor­bate de cal­cium (Ester C) ou de l’as­cor­bate de sodium pour appor­ter aux organes la vita­mine C, ces formes ne pro­vo­quant pas d’ir­ri­ta­tion gastrique. 

La vitamine C naturelle dans la nourriture

Buisson d'églantier avec fruits à forte teneur de vitamine A
Fruits de l’églantier

Pour une uti­li­sa­tion quo­ti­dienne, il est pré­fé­rable de “four­nir” l’a­cide ascor­bique sous sa forme natu­relle, c’est-​à-​dire en tant que nour­ri­ture.
Les ali­ments et les herbes riches en vita­mine C sont les sui­vants : églan­tier (Cliquez ici pour ache­ter “CYNORRHODON BIO – fruit de l’églantier”, acé­rola, fraises des bois (feuilles), per­sil, cres­son, poivre, cres­son, orties, bro­coli, luzerne, céleri, carottes et bien sûr les agrumes (qui peuvent éga­le­ment irri­ter l’es­to­mac).
Nous don­nons ci-​dessous un aperçu de leur teneur en vita­mine C pour 100 g. Les teneurs indi­quées sont des valeurs moyennes qui peuvent varier nota­ble­ment selon les varié­tés des fruits et légumes indiqués. 

AlimentTeneur (mg/​100 g)AlimentTeneur (mg/​100 g)
Terminalia fer­di­nan­diana (prune de Kakadu)3000Poivron vert et jaunes crus (cuits)120 (69)
Camu-​camu (baie d’Amazonie)2400 – 3000Litchi71
Acérola (petite cerise du Brésil)1000 – 1677Fraise67
Ditax (fruit du Sénégal)1000 – 1200Citron65
Baie d’é­glan­tier ou Cynorrhodon426 – 1250Kiwi59
Argousier400Choux de Bruxelles cuit58,2
Amla (ou “gro­seille indienne”)445Cresson cru et cerfeuil56,5
Ortie (Urtica dioica) (ou “grande ortie”)333Choux rouge (cuit)55 (32)
Pain de singe, le fruit du bao­bab africain250Oseille cru48
Feuilles de fraisier230Cerfeuil44,7
Goyave228Groseille40
Feuilles de violette210Orange39
Cassis200Épinard cru (cuit)39,3 (5,05)
Persil190Chou vert cuit20
Poivrons vert et jaune crus (cuits)162 (81)Pomme de terre cuite au four à l’eau12,8 (7,96)
Lycium bar­ba­rum (Baie de Goji) séchée143Cerise9,33
Herbes aro­ma­tiques fraîches120Pastèque8,1
Navet (fanes)139Fenouil cru (cuit)5 ‑12 (1,6)
Tableau extrait de “Vitamine C” – Wikipedia

La vitamine C synthétique de laboratoire

L’ acide L‑ascorbique a été iso­lée et syn­thé­ti­sée en labo­ra­toire en 1933. Les pre­mières études effec­tuées à l’époque mon­traient déjà que la molé­cule de vita­mine C syn­thé­tique est pra­ti­que­ment iden­tique à la molé­cule de vita­mine C natu­relle. D’où l’in­té­rêt de l’u­ti­li­ser en cas d’ur­gence médicale.

Cependant, la vita­mine C des fruits et légumes est entou­rée d’un ensemble de sub­stances bio­chi­miques, comme les fla­vo­noïdes, qui pré­sentent un inté­rêt sup­plé­men­taire pour la santé (notam­ment les vais­seaux san­guins), et dont le rôle dans l’absorption et l’utilisation de la vita­mine C est mal connu. 

La pro­duc­tion mon­diale annuelle d’a­cide L‑ascorbique etait de 80 000 tonnes en 2003/2004. La moi­tié etait uti­li­sée dans les indus­tries phar­ma­ceu­tiques et para­phar­ma­ceu­tiques, 25 % dans l’a­groa­li­men­taire comme conser­va­teur (E300, E301, E302), 15 % dans la fabri­ca­tion de bois­sons, le reste étant uti­lisé pour la nutri­tion des animaux. 

Chez les végé­taux, la syn­thèse de la vita­mine C a lieu indif­fé­rem­ment dans toutes les cel­lules de la plante. Chez les ani­maux qui sont capables de faire la syn­thèse de l’a­cide ascor­bique, par exemple le chien, cette syn­thèse a lieu majo­ri­tai­re­ment dans le foie, mais toutes les autres cel­lules ont la capa­cité d’en pro­duire mais d’une façon très limitée.