Sens du chien : ce n’est pas que l’odorat ou la vue. Le chien utilise ses 5 sens avec subtilité et efficacité. Au final c’est un monde différent du notre qu’il perçoit. Nous vous expliquons comment il le ressent. Mais il est aussi à l’aise que nous dans ce monde là. Avec un bonus : son sixième sens, mythe ou réalité ?
L’odorat : le sens du chien le plus sophistiqué et le plus utilisé
L’odorat est le sens le plus “fin” du chien et le plus important. Il est aussi complexe qu’efficace.
L’odorat consiste à capter des molécules dans l’air, souvent en faible concentration et dans une petite quantité d’air. Mais l’odorat du chien est toujours en alerte : en reniflant, il augmente le volume d’air qu’il “teste” dans sa cavité nasale. En conséquence cela augmente la concentration des molécules qu’il “évalue” ce qui accroît les contacts entre les éléments chimiques et ses récepteurs sensoriels.
Les reniflements sont pour le chien une “condition” de vie, comme la respiration. Ils sont très importants et précisément réglés au rythme de la respiration qui varie en fonction des activités olfactives du chien, tout autant que ses activités physiques.
Le système olfactif du chien, un sens complexe et spécialisé
L’odorat du chien est assuré par 4 “systèmes sensitifs” distincts :
- Dans la cavité nasale, les molécules chimiques rencontrent des cellules sensibles aux faibles concentrations moléculaires
- Le mucus qui recouvre la truffe permet une “accumulation” de ces molécules
- Une ouverture dans la cavité nasale appelée organe voméronasal chez les mammifères, spécialisée dans la détection des signaux en provenance de l’espèce, en particulier les phéromones. Les phéromones sont des molécules qui indiquent l’état sexuel
- Le nerf trigéminal qui se situe sur la face et la joue du chien, qui a un rôle olfactif certain mais encore assez mal connu.
Récepteurs sensoriels olfactifs : nombre et odeurs qui nous échappent
La surface des tissus olfactifs du chien se situe entre 150 et 170 cm² pour les bergers allemands. Mais il en est de même pour les autres races. En comparaison, les humains se contentent de seulement 5 cm². Le chien a donc 20 à 50 fois plus de neurones olfactifs que l’homme.
Par ailleurs, il semble que pour certains types de molécules données, le chien a relativement plus de capteurs, ce qui le rend plus sensible encore à ces éléments chimiques particuliers. Le chien a en plus un nombre important de types de récepteurs spécialisés pour certaines molécules et que nous n’avons pas. Ce qui signifie que le chien sent plus ou moins bien certaines odeurs que nous ne pouvons sentir. A l’inverse, il se peut que certaines odeurs que nous percevons sont totalement étrangères aux chiens.
La capacité olfactive du chien est vraiment remarquable : des expériences ont montré que le chien détecte certaines molécules à des concentrations 10 000 à 100 000 fois inférieures à celles perceptibles au nez humain. Cette faculté appliquée aux recherches d’explosifs ou de drogues montre que le taux d’échec des chiens est de 5% alors que les “robots olfactifs” les plus sophistiqués sont dans la tranche d’erreur de 10%.
Comment le chien reconnait les odeurs en 2 opérations distinctes
La reconnaissance olfactive est un processus complexe. Les scientifiques la scindent en 2 opérations distinctes :
- La catégorisation, qui est de relier une odeur particulière sentie à un instant donné à une classe d’odeurs plus générale connue du chien Par exemple une odeur de drogue pour un chien des douanes
- L’appariement (matching en anglais) qui permet de reconnaître que 2 odeurs senties à des moments différents, sont en fait identiques. Par exemple, le chien de la police qui suit une trace olfactive, à chaque “reniflement”, il reconnait l’odeur que sont maître lui a fait sentir avant de commencer la “traque”.
Capacité encore plus fine de l’odorat du chien : la saga norvégienne
Des chercheurs norvégiens et suédois ont “fabriqué” une “traque” de 2 supposés fuyards en retournant les semelles de leurs chaussures et en laissant leurs empreintes dans le sol. Ceci afin de faire croire aux chiens que leur direction de déplacement était opposée à leur déplacement réel. La saga dit que les chiens sont revenus à leur point de départ en suivant la direction vers laquelle pointait des chaussures.
Mais les chiens “réels” ne sont pas tombé dans cette ruse. Ils ont suivi la vraie direction de déplacement des “fuyards”. Ce qui permet de conclure :
- Les chiens se sont concentré sur les traces olfactives et non sur les traces visibles. Pour un chien, l’odeur est plus “parlant” que la vue
- L’intensité des “effluves” successives qu’ils ressentent augmente à chacun de leur pas qui les rapproche de “la proie” qu’ils recherchent. C’est dire la finesse de la capacité olfactive de leur odorat. C’est constater aussi la capacité des aires cérébrales et des neurones du chien dédiés à l’odorat, qui font les “comparaisons” nécessaires “d’intensité d’odeur”.
La capacité de l’odorat du chien est tel qu’il ne peut qu’occuper une place de premier plan dans sa vie sociale avec les autres chiens.
- De nombreux organes et sécrétions du chien produisent des odeurs spécifiques. Il s’agit de la gueule, du vagin, ses sacs de l’anus, de l’urine qui donnent des indications sur le sexe et l’état reproductif entre autre
- Les odeurs permettent aussi au chien de reconnaître ses congénères qu’il rencontre régulièrement. Les chiens et leurs mères semblent se reconnaître 2 ans après leur séparation. A l’inverse, la “mémoire” de leurs frères et sœurs séparés jeunes est éphémère voire inexistante.
Le domaine de l’odorat dans ses relations avec les humains a été assez peu exploré. Cependant, l’odorat est tellement important pour le chien, qu’il est difficile d’imaginer que le chien ne l’utilise pas dans ses rapports avec les hommes.
Par exemple, la vie sociale du chien dans la famille où il vit est extrêmement riche. Le chien reconnait qui est le maître de la famille (si ce n’est pas le chien lui-même), les enfants s’il y en a, la hiérarchie entre parents et enfants. Il a conscience des maladies des membres de la famille, semble-t-il. L’odorat du chien doit très certainement être utilisé pour reconnaître chacun des membres de “sa” famille.
Egalement vrai sont les rapports entre le chien et les humains hors du cercle familial. Par exemple, le chien reconnaît le facteur (pour lui japper après peut être), les personnes familières ou étrangères à la famille. L’odeur doit certainement jouer un rôle décisif et “pratique” pour le chien car extrêmement développé
L’odorat étant le sens le plus fin du chien, il doit intervenir pour une large part dans ses “évaluations” avec les humains, ses craintes et son agressivité, même si nous n’en avons pas vraiment conscience.
La vue du chien différente de la notre – Un sens tout aussi important
La vue est notre sens le plus important. Pas pour le chien, qui est l’odorat. Cependant, la vue reste pour le chien un sens primordial. Pour comprendre ce que voit le chien, nous allons comparer sa “vision” à celle de l’homme.
Champ visuel sans œillère mais en relief que dans la partie centrale
Le champ visuel de l’homme est d’environ 180° pour 250° pour les chiens. Les yeux du chien occupent en effet des positions légèrement latérales de chaque côté de la tête et ne sont pas sur un plan à l’avant du visage comme pour les humains. Cet avantage du champ plus large du chien crée un handicap au niveau du relief (3 D) de ce qu’il regarde. Le champ de vision de chaque œil se “recoupe” que sur 30 à 60°, suivant les chiens, alors que le recoupement pour les humains est de 140°. Le chien voit donc “en relief” qu’une partie seulement de sa “vision” instantanée, celle dans les espaces ou la vision de chaque œil se superpose.
L’acuité visuelle un peu faible sauf sur une bande centrale étroite
L’acuité visuelle du chien est 3 à 4 fois moins bonne que celle de l’homme. Il doit s’approcher à 6 m d’un objet pour le reconnaître alors que qu’il est pour nous encore identifiable à 22 m. Ne pas vous étonner si votre chien n’a aucune réaction face à de petits objets éloignés.
Mais le chien a une concentration de cellules à cônes assez importante en partie centrale de l’œil, essentielle pour l’acuité visuelle. Cela veut dire que le chien a une très bonne vision sur une étroite bande horizontale. Comme les loups. Cet avantage peut s’expliquer par la nécessité pour les ancêtres du chien, de suivre ses proies avec une bonne précision et à distance.
Pouvoir d’accommodation de l’œil du chien : il ne voit rien de près
Le pouvoir d’accommodation du chien est très inférieur au notre. Il ne peut pas voir une image nette à moins de 30 à 50 cm, alors que nous pouvons voir clairement entre 7 et 10 cm. Vous pourrez remarquer que les chiens reniflent automatiquement les objets proches pour compenser le manque de visibilité.
Le chien est en plus gêné par son museau qui masque la partie basse du champ visuel, pour la plupart des races de chiens. Donc, il est inutile de mettre un objet dépourvu d’odeur sous le nez de votre chien. Il n’aura pas la faculté de le repérer.
Voir la nuit comme un prédateur : un avantage qui manque aux humains
La vision nocturne des chiens est performante, comme celle des loups et bien meilleure que la notre. Cette capacité à voir la nuit est améliorée par une couche de cellules situées derrière la rétine appelée tapetum lucidum. Elles détectent plus facilement les photons donc la vision des objets.
Cette couche se retrouve chez les loups, les chats et les chevaux. Il s’agit probablement d’un héritage des ancêtres prédateurs du chien pour suivre plus facilement leurs proies nocturnes.
La sensibilité au mouvement : encore un attribut du prédateur
Le chien a des difficultés a discriminer des objets immobiles à plus de 500 m. Au contraire, lorsque “l’objet” (la proie) se déplace le chien peut la repérer à 800 ou 900 m. Nous sommes bien là encore dans une aptitude de prédateur.
Résolution temporelle du chien : comment voit-il la télévision ?
La résolution temporelle est l’impression lumineuse qui persiste sur la rétine. Pendant ce temps, notre œil est ébloui et reste aveugle à d’autres images.
Pour le chien, la persistance rétinienne est plus courte que pour les hommes. Par exemple, nous “verrons” un seul flash pour 2 flash identiques rapprochés. Le chien, lui, verra les 2 flash distinctement et séparés. A la vision d’un film ou en regardant la télévision où des images se succèdent à grande vitesse, nous observons un mouvement continu alors que le chien verra très probablement une suite d’images rapprochées, comme à l’époque ancienne des premiers films de cinéma.
Le monde en couleur : des couleurs fades, des proies plus visibles
Pendant longtemps, les scientifiques ont cru que le chien voyait le monde en noir et blanc – et gris. Ce n’est pas le cas. Cependant, les chiens ne voient pas le monde avec les mêmes couleurs que les nôtres.
La perception des couleurs nous vient des cellules à cônes dans la rétine. Elles sont au nombre de 5% chez l’homme, de 3% seulement chez le chien. De plus, le chien a une vision basée sur 2 couleurs primaires (dite dichromatique) alors que la vision humaine comprend 3 couleurs de base, rouge, vert et bleu (trichromatique).
La conséquence pour le chien est qu’il verra des images moins riches en couleurs distinctes que ce que nous voyons, moins “nuancées”. Plus précisément, les longueurs d’ondes du violet et du bleu-violet sont probablement indistinctement bleuâtres. Les couleurs jaune-vert, jaune-rouge ou orangées sont dans doute jaunâtres. Les couleurs au deçà de ces fréquences doivent être blanches ou gris-clair.
Des études montrent que les chiens ont du mal à distinguer le bleu-verdâtre du gris ou le jaune-vert, jaune, orange et rouge.
Cela ne semble cependant pas poser de problème aux chiens des non-voyants, lorsqu’ils guident leur maître à traverser les feux de signalisation. Ils se réfèrent probablement à l’intensité plus forte du feu vert, jaune ou rouge lorsque éclairés, qu’à leur couleur. Cependant, ne vous étonnez pas des difficultés de votre chien à rapporter une carotte en plastique (sans odeur) lancée sur une pelouse vert un peu sèche.
A l’inverse, la vision dichromatique qui nous semble peu chatoyante, n’est pas un handicap pour la “fonction” originelle du chien. Elle lui permettra de distinguer plus facilement les camouflages astucieux de ses proies (mimétisme). Elles apparaîtront dans la vision du chien, plus contrastées avec l’environnement.
L’ouïe du chien, le sens principal de la communication
L’ouïe joue un rôle important dans la communication chez les mammifères. Sa fonction originelle semble avoir été simplement la localisation des sons, c’est à dire surtout celle des proies ou des prédateurs.
Problème acoustique à résoudre : l’écho – la solution est dans la tête
C’est en effet un problème acoustique nécessaire de résoudre afin d’éviter la confusion des sons. Plus rien ne serait audible.
Le système auditif du chien, comme celui des hommes, apporte la solution. Un mécanisme cérébral identifie et efface les répétitions sonores reçues quelques millisecondes après la première manifestation du son. Bien trouvé, n’est-ce-pas ?
Mais à noter aussi que cette capacité à “filtrer” les échos n’apparaît que quelques mois après la naissance du chiot. Mais cela est aussi vrai pour les bébés humains.
La localisation de la provenance des sons, même les plus légers
C’est aussi un héritage de la période où le chien vivait grâce à des proies. Le chien peut repérer ses proies dont l’odeur est masquée. Le moindre bruit qui trahit une présence est un indice pour le chien. D’ailleurs, les humains ont les mêmes capacités.
Mais où les chiens sont meilleurs c’est dans leur capacité à percevoir des fréquences de sons plus étendues que nous, en particulier les fréquences plus élevées. Et ce n’est pas un accident génétique “par hasard”. Ces fréquences correspondent aux sons “aiguës”, générées par les petits mammifères peu volumineux, telles que les rongeurs .
Le Professeur Budiansky, spécialiste canin, illustre ce phénomène. Le cri le plus aigu qu’un humain peut entendre, correspond à la 28ème touche ajoutée sur la droite d’un piano, c’est à dire dans les aigus. Pour le chien, il faudrait ajouter 48 touches dans les aigus, sur la droite du clavier.
Son et compréhension verbale homme-chien. Adaptation chien et société
Ce sont des études de scientifiques des années 1930 qui ont mis en évidence la capacité des chiens à discerner les sons produits par les humains. Cela ne signifie pas cependant que les chiens comprennent nos mots à la façon de nos congénères humains. Ils se basent uniquement sur le commencement du mot ou plutôt l commencement du son qui produit le mot. Il ne s’agit donc pas d’un langage d’échange entre humains et chiens.
Ceci a été démontré en “cachant” l’expérimentateur au chien “testé”. Ou encore en utilisant un ordre verbal enregistré : beaucoup de chien ne reconnaissent pas ces ordres.
En réalité, dans ses rapports “sonores” avec les personnes, il semble que le chien surveille aussi l’attitude, le contexte, la distance qui le sépare et les gestes inconscients de l’expérimentateur. Le chien mobilise souvent plusieurs sens pour décoder les signaux sonores qu’il reçoit alors que nous croyons que seule l’ouïe est concernée. Le chien est un fin observateur curieux de tout.
L’application évidente de ce constat est la manière d’éduquer votre chien. Les ordres verbaux ne suffisent pas, au moins dans la phase d’apprentissage. Vous devez les “doubler” par des gestes, des attitudes non équivoques pour le chien et toujours les mêmes pour un “ordre” donné . Ce sera beaucoup plus facile à interpréter pour votre chien et il “apprendra” plus rapidement ce que vous lui demandé. Voir nos articles sur le comportement et l’éducation du chien.
Le sens du goût chez le chien : un gourmet à prendre en compte
La perception du goût se fait par les “bourgeons gustatifs”, situés au bout de la langue. Le chien possède 1600 bourgeons gustatifs en moyenne, contre 9000 chez l’homme. Les papilles gustatives du chien sont donc bien moins nombreuses que chez l’homme et sa sensibilité au goût des aliments est donc nettement inférieure.
De ce constat est né la fausse information propagée par les fabricants d’aliments industriels, que le chien peut manger toute sa vie le même aliment et sans se lasser. Pourquoi alors les croquettes ont des adjuvants olfactifs et chimiques forts et différents suivant les marques pour compenser leur fadeur d’origine ? Et pourquoi aussi faut-il changer de temps en temps la marque de croquettes utilisée pour son chien qui délaisse sa “marque” préférée ? Non, ce n’est pas vrai que le chien n’est pas sensible aux goûts des aliments.
Voir nos articles sur le régime Barf et en particulier NOURRITURE BARF ou CROQUETTE ? Comment bien nourrir son chien.
Une sensibilité aux saveurs différente de celles des hommes
Le chien comme l’Homme, peut différencier les 4 saveurs fondamentales que sont le sucré, le salé, l’amer et l’acide mais à des degrés différents chez le chien. Mais sa “capacité” est moins précise que la notre dans le domaine des saveurs.
Goût sucré très apprécié par le chien : ne doit pas être une friandise
Le sucré semble être particulièrement apprécié des chiens. C’est cependant mauvais pour leur santé. Cette capacité de détection viendrait des ancêtres sauvages qui auraient développé les récepteurs au sucre pour pouvoir apprécier les aliments les plus énergétiques comme les fruits qu’offrait la nature.
Note
1/ Les bourgeons gustatifs du chien qui répondent aux substances sucrées réagissent aussi à une substance chimique qu’on appelle le furanéol. Cette molécule est présente dans les fruits dont les tomates.
2/ Donner une “friandise” à son chien pour lui faire plaisir n’est pas lui donner un sucre, mais un morceau de fromage ou de viande séchée. Il appréciera tout autant, sans conséquence pour sa santé.
Le goût salé assez neutre au sens du goût du chien
En revanche, les chiens sont beaucoup moins sensibles au goût salé que les êtres humains. Ce goût moindre pour le sel s’expliquerait par le fait que la viande, qui occupait la plus grande partie de la ration alimentaire des ancêtres sauvages du chien, était déjà suffisamment riche en sel. Nul besoin alors de développer des récepteurs gustatifs sensibles au sel pour sélectionner des aliments qui en seraient pourvus ! Cela explique aussi pourquoi les croquettes sont en général riches en sel, pour compenser la sensibilité limitée du chien à son sujet. Attention aux reins !
L’amer et le rejet des remèdes par le chien
Les chiens sont très sensibles à la saveur amère, afin d’éviter les aliments qui présentent ce goût. En effet, de nombreuses substances toxiques, comme les alcaloïdes ou la strychnine, sont très amères et la perception de cette saveur dans les aliments permettait aux ancêtres de nos chiens domestiques « d’évaluer » le caractère comestible ou non de ces denrées. Aujourd’hui, cela peut être un problème pour faire avaler des compléments ou des remèdes dont certains peuvent être vraiment amers.
Note
1/ La perception du goût varie en fonction du sexe (les chiennes sont en moyenne plus réceptives aux goûts sucrés) et de l’âge (sensibilité gustative qui décline avec l’âge).
2/ Les chiens sont des carnivores et pour cette raison, ils possèdent en plus des récepteurs pour les aliments sucrés, salés, acides et amers, d’autres récepteurs de goût spécifiques aux viandes et aux graisses qui expliquent leur appétence naturelle pour ces aliments.
Un goût compensé par un odorat fin et développé
Chez le chien comme chez l’Homme, il n’y a pas que les bourgeons du goût qui interviennent dans la gustation. Son odorat y est étroitement associé.
En réalité, le sens du goût est souvent associé à l’odorat, au moins pour les gourmets de notre cuisine. Il doit en être de même pour le chien dont l’odorat est beaucoup plus développé (voir ci-dessus dans cet article).
Les molécules aromatiques volatiles contenues dans les aliments passent en arrière du palais du chien (voie rétronasale) pour atteindre l’épithélium olfactif dans les fosses nasales au cours de la mastication et de la déglutition. Le fait de humer les aliments avant de les manger influence également le comportement alimentaire du chien.
Par ailleurs, la gueule du chien contient de nombreux autres récepteurs capables de ressentir la texture et la température des aliments. L’ensemble de ces sensations gustatives, olfactives et texturales constituent la flaveur d’un aliment qui joue également son rôle dans les préférences alimentaires du chien. D’où l’importance des aliments naturels variés, faits maison ou crus et sans additif.
Le sens du toucher chez le chien : indispensable mais moins précis
Le chien est un animal de meute, toujours enclin à rechercher le contact de ses congénères ou de son maître. Il apprécie les caresses, les franches accolades et les bisous. Il cherche à dormir contre nous, à retrouver notre chaleur. Pour autant, le toucher chez le chien a un rôle différent de celui qui est le sien chez l’être humain.
Les organes spécialisés du “toucher” chez le chien
Pour l’homme, la peau est l’organe principal qui sert au toucher. Elle lui permet de ressentir les températures, les formes des objets, la pression, la douleur, et de savoir ce qui l’entoure à distance rapprochée.
Le chien, lui, possède différents organes du tact :
Les coussinets
Les coussinets du chien comprennent des glandes sudoripares, des papilles cornées et un derme épais et de l’hypoderme. Le chien peut ainsi sentir les surfaces sur lesquelles il marche.
La peau
La peau du chien possède des thermorécepteurs et faire ainsi la différence entre le chaud et le froid. Cela lui permet de hérisser le poil.
Les vibrisses
Le chien arrive à se repérer les mouvements proches autour de lui grâce aux vibrisses, des poils épais situés près de sa bouche et au-dessus de ses yeux.
A la base de chacune d’entre elles se trouvent des mécano-récepteurs qui réagissent aux mouvements externes en contact avec ces follicules pileux. Elles sont bien plus sensibles que les autres poils du chien.
Cela lui permet également de sentir la pression et les vibrations extérieures, et donc de mieux savoir ce qui se trouve dans son entourage immédiat. Il ne faut jamais couper les moustaches d’un chien.
La sensibilité du toucher chez le chien
Le sens du toucher est globalement assez limité chez le chien. Au sens où nous l’entendons du moins, car nous avons la main qui est notre organe du toucher majeur, avec en plus le pouce opposé à l’index qui nous permet de serrer les objets. Ce qui ne se retrouve que chez les grands singes.
Le chien est cependant capable de ressentir la différence entre une tape et une caresse mais pas de façon aussi précise que l’homme. C’est d’ailleurs en partie grâce à cette faiblesse de sensibilité que le chien a une telle résistance à la douleur, qui s’accroît d’ailleurs avec l’âge.
A noter que le chiot est plus sensible au toucher car à la naissance, il est sourd et aveugle. Le toucher lui permet de développer une relation avec sa mère et sa fratrie et de trouver sa place au sein de la meute.
Le 6ème sens du chien : mythe ou réalité – L’instinct animal
C’est un domaine très difficile à cerner : beaucoup parlent des exploits faits par les chiens, personne n’avance d’explications rationnelles et scientifiquement documentées. Pourtant des scientifiques travaillent sur ce mystère depuis longtemps …
Les chiens perçoivent quelquefois les catastrophes naturelles. Ils sentent le danger. Ils savent si leur maître a des problèmes. Ils trouve une solution pour secourir leur maître. Des kilomètres parcourus au risque et péril de leur vie, traversant routes et autoroutes. Entre exploits, prescience et hasard, les opinions divergent. Les exemples sont pourtant là. Et l’odorat du chien, un million de fois supérieur à celui de l’homme, ne semble pas pouvoir tout expliquer.
De nombreuses expériences moins spectaculaires qui se rattachent un peu à ce qui précède sont en cours, afin d’utiliser le chien de manière “normale” dans la recherche de lésions cancéreuses, la présence du diabète ou dans la prévention des crises d’épilepsie. Peut-être, dans ces cas là, seulement une question d’odeurs ?
Source
Site Drei Hunde Nacht de Swanie Simon – Images publiées avec son autorisation
Des chiens et des humains – Dominique Guillo – Collection Mélèté – Edition Le Pommier
The thruth about dog – Budiansky Stephen – Oion Books – London
Dogs. A new understanding of canione origin, and evolution – Coppinger Raymond and Lorna – University à Chicago Press
Communication of food location between human and dog (Canis familiaris) – Evolution of communication, 1998, n°2, p. 137 – 159
Conseils vétérinaires et réglementation
Les valeurs et conseils que vous pourrez trouver sur ce site sont purement informatifs de leur existence dans la littérature spécialisée. En aucun cas, les informations données sur notre site ne constituent une prescription de traitement ou une allégation. Ils ne peuvent pas se substituer à l’avis de votre vétérinaire ou du thérapeute de votre chien. Seul votre vétérinaire peut poser un diagnostic précis et recommander l’utilisation d’un produit. Si tel n’est pas le cas, nous ne saurions être tenus pour responsables d’une prise inadaptée des produits présentés ou cités.