Plantes médicinales : sous quelle forme pour le chien ?

Plantes médi­ci­nales. Elles existent aussi pour le chien. Ce sont les mêmes que pour les hommes mais elles doivent être prises en quan­ti­tés dif­fé­rentes, cer­taines peuvent être inter­dites aux chiens et quel­que­fois doivent être “adap­tées”. C’est la rai­son de cet article pour que soi­gner et amé­lio­rer la santé de son chien par les plantes ne soit pas une mode mais un moyen com­pris et “maî­trisé”.

Quelles plantes médicinales pour votre chien ?

Certains chiens arrivent à prendre les plantes médi­ci­nales quelle que soit la forme. Ce n’est pas tou­jours le cas ! Mais vous pou­vez uti­li­ser dif­fé­rentes pré­pa­ra­tions de plantes qui faci­litent gran­de­ment leur prise par le chien. Vous pour­rez uti­li­ser les deux formes les plus inté­res­santes qui sont : 

  • La plante brute rajou­tée dans la nourriture
  • Une forme liquide (infu­sion ou extrait gly­cé­riné) rajou­tée dans l’eau

D’autres chiens sont beau­coup plus dif­fi­ciles et pour ceux-​là il fau­dra sou­vent uti­li­ser la forme suivante : 

  • Un extrait gly­cé­riné (quelques gouttes) intro­duit direc­te­ment dans la gueule
  • Les plantes en gélules, en for­çant la prise (ce qui est facile)

Ces deux formes seront expli­quées dans la 2ème par­tie de l’ar­ticle. Pour les gélules, il faut sou­vent “for­cer la prise”. Dans l’ar­ticle sur les modes d’ad­mi­nis­tra­tions, vous trou­ve­rez toutes les indi­ca­tions pour faci­li­ter la prise de médi­ca­ments par le chien. 

Plantes médicinales en vrac et infusions (1ère partie)

Plantes médicinales - Plantes en vrac

La plante médicinale brute ou en vrac

De nom­breuses her­bo­ris­te­ries vendent des plantes médi­ci­nales sous forme “brute” et “en vrac” et de grande qua­lité. Par forme brute et en vrac, j’en­tends la feuille, la fleur, la racine, l’é­corce telles quelles, soit entière, soit cou­pée. Cette forme est la plus natu­relle, la moins trans­for­mée. Elle vous per­met de véri­fier la qua­lité de la plante médi­ci­nale, ce qui est plus com­pli­qué lorsque vous uti­li­sez des gélules par exemple.

Où trou­ver cette forme ?Dans les her­bo­ris­te­ries, ou par inter­net. Je vous don­ne­rai plus tard la liste des bonnes adresses.
PréparationCoupez la plante médi­ci­nale très fine­ment ou passez-​la au mou­lin à café (assu­rez vous que le mou­lin soit propre et ne sente pas le café). Gardez la poudre dans un sac en papier dans un endroit sec.
AdministrationRajoutez la quan­tité néces­saire sur la nour­ri­ture. Testez sur une petite por­tion. Assurez-​vous que votre chien conti­nue de man­ger et ne refuse pas sa gamelle. La plu­part des chiens pré­fé­re­ront com­men­cer avec une infu­sion ver­sée sur leur nour­ri­ture ou diluée dans leur eau. Voir ci-dessous.
DosageVoir article sur les dosages

Cette méthode d’ad­mi­nis­tra­tion des plantes médi­ci­nales a un avan­tage majeur : elle per­met au chien de goû­ter la plante, et le goût (contact de la plante avec les papilles gus­ta­tives) va très sou­vent déclen­cher une série de pro­ces­sus phy­sio­lo­giques, “réveiller” cer­tains organes en quelque sorte. La forme gélule (Voir ci-​dessous) n’aura pas cet avantage.

Plantes médicinales à faire en infusion ou en décoction

Il vous fau­dra tout d’a­bord ache­ter la plante médi­ci­nale en vrac. Voir cha­pitre précédent.

Ensuite, en fonc­tion de la dureté de la par­tie de plante à uti­li­ser, il fau­dra pré­pa­rer soit une infu­sion, soit une décoction.

  • Si vous uti­li­sez des par­ties tendres de la plante, feuilles et fleurs, faites une infu­sion (1).
  • Si vous uti­li­sez des par­ties dures et fibreuses, racines et écorces, faites une décoc­tion (2).
Où trou­ver cette forme ?Voir cha­pitre pré­cé­dent pour vous pro­cu­rer la plante médi­ci­nale en vrac. Vous pou­vez aussi culti­ver la plante ou la cueillir dans la nature.
PréparationUtilisez en moyenne 8 cuillères à café de plantes médi­ci­nales fraîches ou 4 cuillères à café de plantes médi­ci­nales sèches pour un litre d’eau. Infusion : pla­cez la plante dans une théière, ver­sez l’eau bouillante sur la plante, pla­cez le cou­vercle et lais­sez infu­ser 10 minutes. Décoction : pla­cez la plante dans une cas­se­role, ver­sez l’eau froide par des­sus, faites chauf­fer à cou­vert jus­qu’à ce que l’eau fré­misse, puis faites fré­mir 5 minutes. Coupez le feu et lais­sez repo­ser 10 minutes. Pour les deux méthodes, fil­trez et lais­sez refroidir.
AdministrationVous pou­vez soit ver­ser une petite dose dans la gamelle sur la nour­ri­ture, soit rajou­ter une petite quan­tité dans son eau.
DosageVoir article sur les dosages

Je vous ai donné les quan­ti­tés de plante à uti­li­ser pour 1 litre d’eau, mais ne pré­pa­rez pas un litre. Vous aurez besoin en moyenne de 100 à 200 ml. S’il vous reste du liquide de plantes médi­ci­nales non-​utilisé, vous pou­vez le conser­ver au réfri­gé­ra­teur pen­dant au maxi­mum 48 heures. Notez qu’il est pré­fé­rable de pré­pa­rer une nou­velle quan­tité tous les jours. 

Extraits liquides et gélules de plantes médicinales pour le chien (2 ème partie)

Plantes médicinales - Ingrédients liquides gélules

Si vous ne l’a­vez pas déjà fait, je vous conseille de lire la pre­mière par­tie de cet article sur les pro­duits à base de plantes médi­ci­nales pour nos chiens. La pre­mière par­tie couvre les plantes médi­ci­nales en vrac, les infu­sions et les décoctions.

Dans ce deuxième volet, nous allons par­ler des macé­rats (3) gly­cé­ri­nés et des gélules.

Plantes médicinales liquides en teintures

Il existe de nom­breuses extraits de plantes médi­ci­nales sous forme liquide. La forme la plus cou­rante est appe­lée “tein­ture” et c’est une forme qui contient de d’al­cool. Elle consti­tue une excel­lente forme d’ad­mi­nis­tra­tion pour l’homme. En effet, l’al­cool pos­sède un excellent pou­voir d’ex­trac­tion, et il arrive à dis­soudre les consti­tuants des plantes médi­ci­nales d’une manière optimale.

Dans l’ab­solu, l’al­cool n’est pas bien toléré par le chien. Par contre, une dose typique en contien­dra très peu et ne consti­tue pas en soi un pro­blème. Comme vous le ver­rez, la dose habi­tuel­le­ment admi­nis­trée est de quelques gouttes par prise, disons 10 gouttes pour un chien de 25 kg.

(Pour les inté­res­sés, 10 gouttes contien­dront envi­ron un demi ml de tein­ture et envi­ron un quart de ml d’al­cool. Rappel : Une cuillère à café contient envi­ron 5 à 6 ml soit 100 à 120 gouttes soit 10 fois plus que néces­saire. Donc ne pas uti­li­ser une cuillère à café pour “doser” les prises d’ex­traits de plantes médi­ci­nales).

Où trou­ver cette forme ?Dans les her­bo­ris­te­ries, ou par inter­net. Je vous don­ne­rai plus tard la liste des bonnes adresses.
PréparationLe plus simple sera d’a­che­ter la tein­ture. Mais vous pou­vez aussi pré­pa­rer la tein­ture vous-​même à par­tir de plantes fraîches ou sèches comme expli­qué ici.
AdministrationPlacez le nombre de gouttes désiré sur la nour­ri­ture ou dans une petite quan­tité d’eau. Vous pou­vez aussi pla­cer quelques gouttes direc­te­ment dans la gueule comme expli­qué ici .
DosageVoir article sur les dosages

Cependant, si vous avez le choix, je vous conseille tout de même de pas­ser à la forme gly­cé­ri­née décrite ci-dessous. 

Plantes médicinales conservées en macérats glycérinés

Pour cette pré­pa­ra­tion, les com­po­sants de la plante médi­ci­nale sont conser­vés dans de la gly­cé­rine végé­tale, une sub­stance siru­peuse qui est bien tolé­rée par le chien aux doses recom­man­dées. Ce n’est pas le meilleur sol­vant pour extraire les com­po­sants des plantes, car il “absorbe” dif­fi­ci­le­ment les “sucs” de la plante médicinale.

Mais les macé­rats gly­cé­ri­nés pré­sentent des avan­tages, en par­ti­cu­lier, d’être en géné­ral sans alcool, à l’in­verse des tein­tures. Notez cepen­dant que cer­tains macé­rats gly­cé­ri­nés peuvent conte­nir un peu d’al­cool, beau­coup moins qu’une tein­ture, mais l’al­cool est bel et bien pré­sent. La rai­son pour cela est que le peu d’al­cool pré­sent four­nit une meilleure extrac­tion de la plante.

Où trou­ver cette forme ?Dans les her­bo­ris­te­ries, ou par inter­net. Je vous don­ne­rai plus tard la liste des bonnes adresses.
PréparationLe plus simple sera d’a­che­ter le macé­rat gly­cé­riné. Mais vous pou­vez aussi le pré­pa­rer vous-même.
DifficultéPlacez le nombre de gouttes désiré sur la nour­ri­ture ou dans une petite quan­tité d’eau. Vous pou­vez aussi diluer les gouttes dans de l’eau et admi­nis­trer à la seringue comme expli­qué ici.
DosageVoir article sur les dosages

Plantes médicinales enveloppées en gélules à avaler

Les gélules contiennent la plante médi­ci­nale réduite en poudre. L’avantage est sou­vent le prix et la faci­lité d’u­ti­li­sa­tion. Le désa­van­tage est qu’il est com­pli­qué de véri­fier la qua­lité de la plante lors­qu’elle a été réduire en poudre et qu’on ne peut pas ni voir, ni sen­tir, ni goû­ter la matière pre­mière. Dans ce contexte, il est impor­tant de trou­ver un bon four­nis­seur, fiable et irré­pro­chable sur la qua­lité des plantes médi­ci­nales utilisées.

Notez bien : la gélule n’est vrai­ment pas la manière la plus facile d’ad­mi­nis­trer les plantes à un chien. Il peut avoir des dif­fi­cul­tés à ava­ler. Mais si c’est la seule manière qui se pré­sente à vous et que les autres formes ne sont pas accep­tées, cela vaut la peine d’essayer.

Où trou­ver cette forme ?Dans les her­bo­ris­te­ries, ou par inter­net. Je vous don­ne­rai plus tard la liste des bonnes adresses.
PréparationLe plus simple sera d’a­che­ter les gélules toutes faites. Mais vous pou­vez aussi les pré­pa­rer par vous-​même comme expli­qué ici.
AdministrationPlacez la gélule dans la gueule du chien et faites lui ava­ler comme expli­qué ici.
DosageVoir article sur les dosages

Plantes médicinales dans l’histoire

L’utilisation des plantes médi­ci­nales était connue en Chine 5 000 ans avant Jésus-​Christ. En Mésopotamie et en Égypte, tablettes cunéi­formes et papy­rus témoignent du recours aux plantes. 

Des obser­va­tions cli­niques des effets des plantes sont trans­crites par Hippocrate. De siècle en siècle, Théophraste, Aristote puis Pline l’Ancien et Dioscoride appro­fon­dirent la connais­sance des plantes et de leurs pro­prié­tés. L’ouvrage de Dioscoride (1ᵉʳ siècle avant Jésus-​Christ” — le “ De mate­ria medica ” — décrit plus de cinq cents plantes et leur uti­li­sa­tion. Il res­tera une réfé­rence jusqu’au 18ᵉ siècle”, de même que les études de Galien, méde­cin de Marc-​Aurèle, consi­déré comme le fon­da­teur de la pharmacie.

Les routes com­mer­ciales vers l’Inde et l’Asie, aussi bien que la dif­fu­sion de la culture arabe, enri­chirent l’arsenal thé­ra­peu­tique végé­tal. La décou­verte du Nouveau-​Monde et la richesse de sa flore eurent une forte inci­dence sur l’alimentation (pomme de terre, tomate, maïs, etc.) et sur la phar­ma­co­pée (ipéca, quin­qui­nas, baumes, etc.).

En France, le diplôme d’her­bo­riste a été sup­primé en 1941. Cela a tué le déve­lop­pe­ment de cette pro­fes­sion car depuis les plantes médi­ci­nales doivent être ven­dues par des phar­ma­ciens qui ont peu ou pas de connais­sance en her­bo­ris­te­rie (Sauf à faire une spé­cia­li­sa­tion dans des écoles pri­vées spé­cia­li­sées).

Cependant depuis 2008 en France, sous la pres­sion de l’o­pi­nion publique, de l’Europe et de l’ac­cès par inter­net aux four­nis­seurs étran­gers, 140 plantes dûment réper­to­riées par l’ad­mi­nis­tra­tion sont auto­ri­sées en vente libre “par des per­sonnes autres que les phar­ma­ciens”. Nous sommes donc loin d’a­voir épuisé toutes les res­sources que peuvent offrir les 40 000 plantes médi­ci­nales du monde (Dont 30 000 en Indonésie)!

Note : Qu’elle différence entre infusion, décoction et macération ?

  • Infusion.
    L’infusion, dans laquelle la pré­pa­ra­tion est plon­gée dans l’eau bouillante mais qu’on ne main­tient pas à ébul­li­tion, comme pour la pré­pa­ra­tion du thé 
  • Décoction.
    Pour réa­li­ser une décoc­tion, les par­ties de plantes sont, si néces­saire, cou­pées et frac­tion­nées, puis pla­cées dans l’eau froide. Le mélange est porté à ébul­li­tion et main­tenu à tem­pé­ra­ture pen­dant une durée variable, géné­ra­le­ment entre deux et quinze minutes, puis il refroi­dit avant d’être fil­tré, à l’aide d’une pas­soire par exemple.
  • Macération.
    La macé­ra­tion est un pro­cédé qui consiste à lais­ser séjour­ner un solide dans un liquide froid pour en extraire les com­po­sés solubles, ou bien pour qu’il absorbe ce liquide afin d’en obte­nir le par­fum ou la saveur, pour le conser­ver ou pour qu’il s’y décom­pose.
    La macé­ra­tion peut se faire dans une solu­tion alcoo­lique (macé­ra­tion alcoo­lique), de l’eau, une sau­mure, de l’huile… 
  • Les tisanes peuvent donc être obte­nues par infu­sion, décoc­tion ou macé­ra­tion selon le type de matières végé­tales uti­li­sées. La décoc­tion per­met une extrac­tion des prin­cipes actifs plus com­plète que l’in­fu­sion mais cer­taines molé­cules peuvent être dégra­dées au cours du chauf­fage à ébul­li­tion (on parle alors de molé­cules thermolabiles).

Bibliographie
Substances à acti­vité médi­cale poten­tielles (Wikipédia)
Manuel vété­ri­naire Merck – 3ème édi­tion – Besoins nutri­tion­nels du chien – p. 1915