Danger “vers du chien” : les thérapeutes vétérinaires estiment que près de 50% des animaux de compagnie et 90% des chiots sont infestés de vers parasitaires. Ces chiffres paraissent exagérés et pourtant doivent être très proches de la réalité.
Mais le problème lié est que l’infestation n’est pas anodine pour le chien, ni pour son maître et les enfants qui l’entourent. Sans dramatiser, il est donc nécessaire de 1/ comprendre d’où vient le risque et 2/ prendre des précautions avec votre chien, même s’il ne présente aucun symptôme.
Vers du chien, souvent discrets, toujours dangereux
Il y a 50 ans, le traitement par vermifuge était rarement utilisé car le chien n’en mourait pas (en général).
Mais depuis, on s’est aperçu que cette « maladie des vers » peut avoir des conséquences sérieuses sur la santé du chien et sur les humains (en particulier les enfants qui jouent et sont léchés par leur animal).
Certains vers du chien peuvent présenter un réel danger lorsqu’ils sont capables de se transmettre à l’homme. C’est le cas du ténia échinocoque, des ascaris et des tricchures.
- Les vers sont particulièrement problématiques pour les chiots car ils peuvent entraîner une baisse de l’immunité et un retard de croissance.
Les vers sont de deux types : soit ronds, soit plats.
- Ces vers sont en effet tous des parasites qui vivent aux dépend de l’animal en lui « volant » certains nutriments. Cela peut conduire à un amaigrissement, un affaiblissement et des carences de l’animal malgré une alimentation de qualité.
Chacun a sa spécificité :- Certains d’entre eux prélèvent des nutriments directement dans l’intestin comme les ténias ou les ascaris.
- D’autres se fixent à la muqueuse intestinale et aspirent du sang comme les ankylostomes ou les trichures (elles avalent en plus des cellules de la muqueuse)
- Les dirofilaria se nourrissent de plasma sanguin directement dans le cœur du chien.
- Des vers ou leurs larves se retrouvent dans tout l’intestin, dans le cœur, dans les vaisseaux sanguins, dans les poumons enfin un peu partout dans le corps.
Les larves d’ankylostomes peuvent passer au travers de la peau du chien et migrer ensuite dans leur corps.
Vermifuger : quelle dangerosité pour votre chien ?
Il faut connaître les 3 problèmes potentiels suivants, soulevés par la vermifugation conventionnelle :
- En cas d’infestation massive ou lorsque la prise de vermifuge est aléatoire (irrégulière, jamais faite ou depuis longtemps), les toxines libérées par les vers lors de leur destruction par le vermifuge peuvent provoquer des désordres intestinaux sérieux.
Cela ne se produit habituellement pas lorsque la prise de vermifuge est réglée de 2 à 4 fois par an, hors conditions particulières. - Certaines races peuvent être allergiques à certaines de molécules utilisées dans les vermifuges conventionnels. Cela concerne les chiens apparentés aux Colley.
Il sera donc important d’interroger votre vétérinaire à ce sujet. - Tout vermifuge « conventionnel » est un produit chimique puissant – souvent d’ailleurs, il s’agit de plusieurs molécules regroupées dans le même vermifuge pour lutter à la fois contre plusieurs types de vers.
De plus, la vermifugation est normalement une opération répétée régulièrement plusieurs fois par an, ce qui pourrait provoquer des dommages aux organes vitaux de l’animal, tels que le foie ou reins.
Il y a une solution plus “douce” qui est la vermifugation par des produits naturels tels que les plantes.
Cette approche naturelle a une action plus modérée et moins brutale. Elle a une efficacité à moyen et long terme et permet ainsi d’éviter les infestations aiguës à répétition.
En cas d’infestation aiguë ces remèdes naturels peuvent aussi se prendre en conjonction avec les remèdes conventionnels que l’on pourra plus rapidement alléger ou supprimer.
Pour en savoir plus, cliquez sur ce lien « Vermifuges chien naturels : ceux à utiliser » et « Vermifuges compléments alimentaires naturels » (En cours de rédaction)
Vers du chien : quelle dangerosité pour l’homme adulte et l’enfant ?
Certains vers se transmettent à l’homme et sont donc responsables de zoonoses (Ce qui signifie “se transmet à l’homme”).
Ces vers sont de véritables dangers pour l’homme car ils peuvent aussi entraîner des maladies sérieuses chez les humains, en particulier chez les personnes fragiles (personnes âgées, enfants ou immunodéprimées).
Si votre chien n’est pas traité contre les vers, l’homme est donc directement exposé aux :
- Ankylostomes : ils peuvent passer à l’état de larves directement à travers votre peau et voyager dans votre corps, comme dans le corps de votre chien.
- Ascaris et dans cette famille, le Toxocara. Les œufs, avalés par l’enfant ou l’adulte, éclosent dans le corps.
Là encore, les larves se promènent sous la forme d’une larva migrans.
Elles peuvent aller dans des organes tels le cerveau ou les yeux (Il est alors possible de perdre la vue ou de subir des troubles neurologiques sévères !). - Parmi les vers de la famille Ténias, on trouve le Dipylidium qui touche de façon occasionnelle les enfants.
En jouant au sol ou avec l’animal, ils peuvent avaler une puce et attraper le ténia qui se cache dans la puce.
Les conséquences sont heureusement réversibles. - Encore dans la famille Ténias on trouve les Echinococcus Granulosus et Echinococcus Multilocualris dont les conséquences chez l’humain sont dramatiques !
Il ne s’agit pas, dans ce paragraphe, de vous effrayer ou de traiter votre ami le chien comme un coupable. Nous voulons seulement vous faire prendre conscience du risque que vous encourez ou faites courir à vos proches, si vous ne prenez pas soin de vermifuger régulièrement votre chien.
Le danger des vers du chien n’est pas symbolique. Il nous semble que ce risque n’est malheureusement pas assez mis en évidence.
D’ailleurs, l’histoire nous le rappelle.
Vers du chien, sa dangerosité vue par l’histoire : la mort d’Agnès Sorel (1) en 1450 ?
Agnès Sorel, maîtresse du roi Charles VII, meurt en quelques heures le 14 février 1450. Sa mort est si rapide que l’on soupçonne un empoisonnement d’abord par Jacques Coeur, son exécuteur testamentaire et aussi ami du roi. Les soupçons se portent ensuite et sur le Dauphin qui deviendra plus tard le roi Louis XI.
Ce n’est qu’au XXIe siècle que le mystère semble avoir été levé. En 2004, le corps d’Agnès Sorel a été déplacé jusque dans la collégiale Saint-Ours de Loches. A cette occasion a été pratiquée une autopsie qui a montré qu’elle avait une ascaridiose (tube digestif infesté d’œufs d’ascaris).
Le traitement de cette époque pour cette infestation était « une purge » aux sels de mercure avec en addition de la « fougère même ». Cela était supposé bloquer la croissance et le développement des parasites.
Toutefois, il semblerait que les doses de mercure relevées dans un poil de l’aisselle d’Agnès Sorel sont telles (dix mille à cent mille fois la dose thérapeutique) qu’il est difficile d’en réchapper .
D’où la question qui reste entière : était-ce une erreur médicale ou simplement un empoisonnement « malveillant » ?
Quels symptômes de l’infestation dangereuse par les vers ?
Maintenant, il s’agit de traiter le chien, afin d’éviter la prolifération dangereuse des vers parasitaires.
Bien que près d’un animal de compagnie sur deux est porteur de vers, il n’est en effet pas facile de reconnaître une infestation de votre chien par les vers.
Les symptômes sont le plus souvent discrets, voire pratiquement inexistants.
De plus, lorsqu’ils apparaissent, ils sont communs à d’autres maladies (ils sont dits « peu spécifiques »). Il est donc facile de se tromper lorsque les vers ne sont pas visibles dans les excréments (ce qui est assez peu fréquent).
Par ailleurs, les signes qui peuvent vous faire penser à une contamination par les vers sont variables en fonction de l’âge de votre chien, de sa santé et de son degré d’infestation.
Les vers du chien sont donc doublement dangereux : par les séquelles qu’ils entraînent et la discrétion avec laquelle ces vers se propagent.
Cependant, les signes d’une contamination peuvent être les suivants :
- Œufs ou vers visibles dans les matières fécales (ex. « grains de riz »)
- Vomissements
- Anémie (gencives pâles)
- Diarrhée avec parfois présence de sang
- Pelage terne, piqué
- Perte de poids, amaigrissement
- Pour le chiot, retard de croissance
- Ventre ballonné chez les jeunes animaux
- Diminution de la vitalité, le chien ne joue plus, manque d’appétit
Ces symptômes ne sont malheureusement pas caractéristiques d’une espèce de vers en particulier. C’est pourquoi il est fortement recommandé de consulter votre vétérinaire en cas de doute.
Note
Du fait de la difficulté à reconnaître les signes de la présence des vers du chien, l’ESCCAP (2) recommande un traitement régulier programmé fonction de l’âge, de l’état, de la race, etc.
Pour les infestations aiguës, souvent les vétérinaires choisissent un médicament à spectre d’action large afin de « balayer » l’ensemble des vers potentiellement présents dans le tube digestif du chien.
Vermifuger son chien : quelles règles à appliquer ?
Pour vermifuger son chien efficacement, sans exagérer les « doses » à lui administrer, il est nécessaire d’appliquer certaines règles fonction en particulier de son âge et de son état de santé. Ce sont les informations que vous trouverez en cliquant sur le lien « Vermifuger son chien : quelles règles à appliquer ?»
Conseils vétérinaires
Les valeurs et conseils que vous pourrez trouver sur ce site ne peuvent pas se substituer à l’avis de votre vétérinaire ou du thérapeute de votre chien.
En aucun cas, les informations données sur notre site ne constituent une prescription. Seul votre vétérinaire peut poser un diagnostic précis et recommander l’utilisation d’un produit. Si tel n’est pas le cas, nous ne saurions être tenus responsables d’une prise inadaptée des produits présentés.
Notes bibliographiques
(1) Wikipedia – Pour en savoir plus cliquez sur Agnès Sorel
(2)ESCCAP : Esccap France est la branche française d’une association dont le but est d’adapter et de promouvoir les recommandations européennes relatives au diagnostic et au traitement des maladies parasitaires et fongiques des animaux de compagnie. Cliquez ici pour plus d’informations sur l’ESCCAP.