FAUT-IL VERMIFUGER SON CHIEN ? Danger pour chien, enfant et adulte

Danger “vers du chien” : les thé­ra­peutes vété­ri­naires estiment que près de 50% des ani­maux de com­pa­gnie et 90% des chiots sont infes­tés de vers para­si­taires. Ces chiffres paraissent exa­gé­rés et pour­tant doivent être très proches de la réa­lité.
Mais le pro­blème lié est que l’infes­ta­tion n’est pas ano­dine pour le chien, ni pour son maître et les enfants qui l’entourent. Sans dra­ma­ti­ser, il est donc néces­saire de 1/ com­prendre d’où vient le risque et 2/ prendre des pré­cau­tions avec votre chien, même s’il ne pré­sente aucun symptôme.

Vers du chien, souvent discrets, toujours dangereux

Colley-poils-longs-qui-peu-aussi-avoir-des-vers-parasites. Danger vers du chien
Colley poils longs via Wikimedia Commons

Il y a 50 ans, le trai­te­ment par ver­mi­fuge était rare­ment uti­lisé car le chien n’en mou­rait pas (en géné­ral).
Mais depuis, on s’est aperçu que cette « mala­die des vers » peut avoir des consé­quences sérieuses sur la santé du chien et sur les humains (en par­ti­cu­lier les enfants qui jouent et sont léchés par leur ani­mal).
Certains vers du chien peuvent pré­sen­ter un réel dan­ger lors­qu’ils sont capables de se trans­mettre à l’homme. C’est le cas du ténia échi­no­coque, des asca­ris et des tricchures. 

  • Les vers sont par­ti­cu­liè­re­ment pro­blé­ma­tiques pour les chiots car ils peuvent entraî­ner une baisse de l’im­mu­nité et un retard de crois­sance.

    Les vers sont de deux types : soit ronds, soit plats. 
  • Ces vers sont en effet tous des para­sites qui vivent aux dépend de l’animal en lui « volant » cer­tains nutri­ments. Cela peut conduire à un amai­gris­se­ment, un affai­blis­se­ment et des carences de l’animal mal­gré une ali­men­ta­tion de qua­lité.
    Chacun a sa spécificité :
    • Certains d’entre eux pré­lèvent des nutri­ments direc­te­ment dans l’intestin comme les ténias ou les ascaris.
    • D’autres se fixent à la muqueuse intes­ti­nale et aspirent du sang comme les anky­lo­stomes ou les tri­chures (elles avalent en plus des cel­lules de la muqueuse) 
    • Les diro­fi­la­ria se nour­rissent de plasma san­guin direc­te­ment dans le cœur du chien.
    • Des vers ou leurs larves se retrouvent dans tout l’intestin, dans le cœur, dans les vais­seaux san­guins, dans les pou­mons enfin un peu par­tout dans le corps.
      Les larves d’ankylostomes peuvent pas­ser au tra­vers de la peau du chien et migrer ensuite dans leur corps. 

Vermifuger : quelle dangerosité pour votre chien ?

Il faut connaître les 3 pro­blèmes poten­tiels sui­vants, sou­le­vés par la ver­mi­fu­ga­tion conventionnelle :

  1. En cas d’infestation mas­sive ou lorsque la prise de ver­mi­fuge est aléa­toire (irré­gu­lière, jamais faite ou depuis long­temps), les toxines libé­rées par les vers lors de leur des­truc­tion par le ver­mi­fuge peuvent pro­vo­quer des désordres intes­ti­naux sérieux.
    Cela ne se pro­duit habi­tuel­le­ment pas lorsque la prise de ver­mi­fuge est réglée de 2 à 4 fois par an, hors condi­tions particulières.
  2. Certaines races peuvent être aller­giques à cer­taines de molé­cules uti­li­sées dans les ver­mi­fuges conven­tion­nels. Cela concerne les chiens appa­ren­tés aux Colley.
    Il sera donc impor­tant d’interroger votre vété­ri­naire à ce sujet.
  3. Tout ver­mi­fuge « conven­tion­nel » est un pro­duit chi­mique puis­sant – sou­vent d’ailleurs, il s’agit de plu­sieurs molé­cules regrou­pées dans le même ver­mi­fuge pour lut­ter à la fois contre plu­sieurs types de vers.
    De plus, la ver­mi­fu­ga­tion est nor­ma­le­ment une opé­ra­tion répé­tée régu­liè­re­ment plu­sieurs fois par an, ce qui pour­rait pro­vo­quer des dom­mages aux organes vitaux de l’animal, tels que le foie ou reins.

Il y a une solu­tion plus “douce” qui est la ver­mi­fu­ga­tion par des pro­duits natu­rels tels que les plantes.
Cette approche natu­relle a une action plus modé­rée et moins bru­tale. Elle a une effi­ca­cité à moyen et long terme et per­met ainsi d’éviter les infes­ta­tions aiguës à répé­ti­tion.
En cas d’infestation aiguë ces remèdes natu­rels peuvent aussi se prendre en conjonc­tion avec les remèdes conven­tion­nels que l’on pourra plus rapi­de­ment allé­ger ou sup­pri­mer.
Pour en savoir plus, cli­quez sur ce lien « Vermifuges chien natu­rels : ceux à uti­li­ser » et « Vermifuges com­plé­ments ali­men­taires natu­rels » (En cours de rédaction)

Vers du chien : quelle dangerosité pour l’homme adulte et l’enfant ?

Certains vers se trans­mettent à l’homme et sont donc res­pon­sables de zoo­noses (Ce qui signi­fie “se trans­met à l’homme”).
Ces vers sont de véri­tables dan­gers pour l’homme car ils peuvent aussi entraî­ner des mala­dies sérieuses chez les humains, en par­ti­cu­lier chez les per­sonnes fra­giles (per­sonnes âgées, enfants ou immu­no­dé­pri­mées). 
Si votre chien n’est pas traité contre les vers, l’homme est donc direc­te­ment exposé aux : 

Danger des vers du chien - Ascaris-Ankylostomes - Ténias - Echinococcus - Granulosus
Vers Ascaris T. canis adulte
  • Ankylostomes : ils peuvent pas­ser à l’état de larves direc­te­ment à tra­vers votre peau et voya­ger dans votre corps, comme dans le corps de votre chien.
  • Ascaris et dans cette famille, le ToxocaraLes œufs, ava­lés par l’enfant ou l’adulte, éclosent dans le corps
    Là encore, les larves se pro­mènent sous la forme d’une larva migrans.
    Elles peuvent aller dans des organes tels le cer­veau ou les yeux (Il est alors pos­sible de perdre la vue ou de subir des troubles neu­ro­lo­giques sévères !).
  • Parmi les vers de la famille Ténias, on trouve le Dipylidium qui touche de façon occa­sion­nelle les enfants.
    En jouant au sol ou avec l’animal, ils peuvent ava­ler une puce et attra­per le ténia qui se cache dans la puce.
    Les consé­quences sont heu­reu­se­ment réver­sibles.
  • Encore dans la famille Ténias on trouve les Echinococcus Granulosus et Echinococcus Multilocualris dont les consé­quences chez l’humain sont dra­ma­tiques !

Il ne s’agit pas, dans ce para­graphe, de vous effrayer ou de trai­ter votre ami le chien comme un cou­pable. Nous vou­lons seule­ment vous faire prendre conscience du risque que vous encou­rez ou faites cou­rir à vos proches, si vous ne pre­nez pas soin de ver­mi­fu­ger régu­liè­re­ment votre chien.
Le dan­ger des vers du chien n’est pas sym­bo­lique. Il nous semble que ce risque n’est mal­heu­reu­se­ment pas assez mis en évi­dence.
D’ailleurs, l’histoire nous le rappelle.

Vers du chien, sa dangerosité vue par l’histoire : la mort d’Agnès Sorel (1) en 1450 ? 

Agnès Sorel, maî­tresse du roi Charles VII, meurt en quelques heures le 14 février 1450. Sa mort est si rapide que l’on soup­çonne un empoi­son­ne­ment d’abord par Jacques Coeur, son exé­cu­teur tes­ta­men­taire et aussi ami du roi. Les soup­çons se portent ensuite et sur le Dauphin qui devien­dra plus tard le roi Louis XI.

Ce n’est qu’au XXIe siècle que le mys­tère semble avoir été levé. En 2004, le corps d’Agnès Sorel a été déplacé jusque dans la col­lé­giale Saint-​Ours de Loches. A cette occa­sion a été pra­ti­quée une autop­sie qui a mon­tré qu’elle avait une asca­ri­diose (tube diges­tif infesté d’œufs d’ascaris).

Le trai­te­ment de cette époque pour cette infes­ta­tion était « une purge » aux sels de mer­cure avec en addi­tion de la « fou­gère même ». Cela était sup­posé blo­quer la crois­sance et le déve­lop­pe­ment des para­sites.
Toutefois, il sem­ble­rait que les doses de mer­cure rele­vées dans un poil de l’aisselle d’Agnès Sorel sont telles (dix mille à cent mille fois la dose thé­ra­peu­tique) qu’il est dif­fi­cile d’en réchap­per .
D’où la ques­tion qui reste entière : était-​ce une erreur médi­cale ou sim­ple­ment un empoi­son­ne­ment « malveillant » ?

Quels symptômes de l’infestation dangereuse par les vers ?

Maintenant, il s’a­git de trai­ter le chien, afin d’é­vi­ter la pro­li­fé­ra­tion dan­ge­reuse des vers para­si­taires.
Bien que près d’un ani­mal de com­pa­gnie sur deux est por­teur de vers, il n’est en effet pas facile de recon­naître une infes­ta­tion de votre chien par les vers.
Les symp­tômes sont le plus sou­vent dis­crets, voire pra­ti­que­ment inexis­tants.

De plus, lorsqu’ils appa­raissent, ils sont com­muns à d’autres mala­dies (ils sont dits « peu spé­ci­fiques »). Il est donc facile de se trom­per lorsque les vers ne sont pas visibles dans les excré­ments (ce qui est assez peu fré­quent).
Par ailleurs, les signes qui peuvent vous faire pen­ser à une conta­mi­na­tion par les vers sont variables en fonc­tion de l’âge de votre chien, de sa santé et de son degré d’infestation.
Les vers du chien sont donc dou­ble­ment dan­ge­reux : par les séquelles qu’ils entraînent et la dis­cré­tion avec laquelle ces vers se propagent.

Cependant, les signes d’une conta­mi­na­tion peuvent être les suivants :

  • Œufs ou vers visibles dans les matières fécales (ex. « grains de riz »)
  • Vomissements
  • Anémie (gen­cives pâles)
  • Diarrhée avec par­fois pré­sence de sang
  • Pelage terne, piqué
  • Perte de poids, amaigrissement
  • Pour le chiot, retard de croissance
  • Ventre bal­lonné chez les jeunes animaux
  • Diminution de la vita­lité, le chien ne joue plus, manque d’appétit

Ces symp­tômes ne sont mal­heu­reu­se­ment pas carac­té­ris­tiques d’une espèce de vers en par­ti­cu­lier. C’est pour­quoi il est for­te­ment recom­mandé de consul­ter votre vété­ri­naire en cas de doute.

Note
Du fait de la dif­fi­culté à recon­naître les signes de la pré­sence des vers du chien, l’ESCCAP (2) recom­mande un trai­te­ment régu­lier pro­grammé fonc­tion de l’âge, de l’état, de la race, etc.
Pour les infes­ta­tions aiguës, sou­vent les vété­ri­naires choi­sissent un médi­ca­ment à spectre d’action large afin de « balayer » l’ensemble des vers poten­tiel­le­ment pré­sents dans le tube diges­tif du chien.

Vermifuger son chien : quelles règles à appliquer ?

Pour ver­mi­fu­ger son chien effi­ca­ce­ment, sans exa­gé­rer les « doses » à lui admi­nis­trer, il est néces­saire d’appliquer cer­taines règles fonc­tion en par­ti­cu­lier de son âge et de son état de santé. Ce sont les infor­ma­tions que vous trou­ve­rez en cli­quant sur le lien « Vermifuger son chien : quelles règles à appli­quer ?»

Conseils vété­ri­naires
Les valeurs et conseils que vous pour­rez trou­ver sur ce site ne peuvent pas se sub­sti­tuer à l’avis de votre vété­ri­naire ou du thé­ra­peute de votre chien.
En aucun cas, les infor­ma­tions don­nées sur notre site ne consti­tuent une pres­crip­tion. Seul votre vété­ri­naire peut poser un diag­nos­tic pré­cis et recom­man­der l’utilisation d’un pro­duit. Si tel n’est pas le cas, nous ne sau­rions être tenus res­pon­sables d’une prise inadap­tée des pro­duits pré­sen­tés.

Notes biblio­gra­phiques
(1) Wikipedia – Pour en savoir plus cli­quez sur Agnès Sorel
(2)ESCCAP : Esccap France est la branche fran­çaise d’une asso­cia­tion dont le but est d’adapter et de pro­mou­voir les recom­man­da­tions euro­péennes rela­tives au diag­nos­tic et au trai­te­ment des mala­dies para­si­taires et fon­giques des ani­maux de com­pa­gnie. Cliquez ici pour plus d’informations sur l’ESCCAP.

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