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Hérédité et Chien de race – Conséquences sur leur santé

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Hérédité et chien de race va de paire avec pureté de la race et concours pour valo­ri­ser et faire admi­rer le résul­tat. Mais ce côté gla­mour com­porte aussi des zones d’ombres : les risques géné­tiques sont de plus en plus évo­qués et quelques mesures timides com­mencent à être prises pour le béné­fice des chiens de pure race. 

L’importance des concours canins et des étalons

Avec l’ap­pa­ri­tion des clubs canins (1850 envi­ron) est apparu aussi l’i­dée de concours par “race”, de clas­se­ments et de prix. Le chien qui arrive en tête devient une réfé­rence pour la race qu’il repré­sente. Il devient aussi l’é­ta­lon dont on doit se pro­cu­rer la des­cen­dance, sou­vent à des prix éle­vés. Hérédité et chien de race sont donc étroi­te­ment liés. Le chien de race devient le “trans­por­teur” de mala­dies géné­tiques qui se retrou­ve­ront dans sa descendance.

La préservation de la race et de sa “pureté”

Par ailleurs l’i­dée moderne de race qui anime les clubs canins depuis 200 ans, implique de la pré­ser­ver afin de main­te­nir son “stan­dard” ou mieux de l’a­mé­lio­rer et tendre vers la “pureté” de la race. Hérédité et chien de race encore ne font qu’un.
Ceci entraîne donc le contrôle strict de la repro­duc­tion interne à chaque race – “l’in­bree­ding” en terme anglo-​saxon – entre chiens d’une même race.
Cela conduit à écar­ter les indi­vi­dus dits “chiens bâtards”, “mixtes”, “hybrides” qui divergent de la norme fixée pour la race et qui vien­drait “pol­luer” la filia­tion.
Ceci impose donc de dres­ser une fiche d’i­den­tité et un arbre généa­lo­gique pré­cis pour chaque chien de race “pure”. En France, ce registre s’ap­pelle le LOF (Livre des ori­gines fran­çais). Il est tenu à jour par la Société Centrale Canine (SCC).

Le problème de l’hérédité et des tares génétiques

Mais la consé­quence la plus impor­tante de ce qui pré­cède se situe ailleurs, dans la consan­gui­nité et les tares géné­tiques qui vont se pro­pa­gées des gènes des pères et mères “parents” à ceux de la des­cen­dance. Ce sera une lourd héri­tage pour les chiens de race.

  • Plus la “proxi­mité paren­tale” est grande entre père et mère, plus le risque de mala­dies géné­tiques du chiot est grand.
  • Plus le nombre de repro­duc­teurs est faible (ceux qui arrivent en tête des concours) plus les risques géné­tiques sont importants
  • Plus la popu­la­tion d’une race est faible, plus les risques de gènes “com­muns” sont présents.

Il faut en plus noter qu’au “démar­rage” de la plu­part des races, avec peu d’in­di­vi­dus en géné­ral, l’i­dée de défi­nir un “pro­fil” unique pour la race, a conduit les pro­mo­teurs de la race à accou­pler des chiens et chiennes d’une même famille, par exemple fille-​père ou oncle-​nièce. Ce qui est tou­jours d’ac­tua­lité dans cer­tains pays.
Si des incom­pa­ti­bi­li­tés géné­tiques exis­taient au moment de ces accou­ple­ments consan­guins, alors, elle sont très pro­ba­ble­ment tou­jours en som­meil dans la pro­gé­ni­ture actuelle. C’est d’ailleurs pro­ba­ble­ment tou­jours vrai pour les races pour­tant éta­blie depuis des dizaines d’an­nées.
La loi fran­çaise de mai 2017 a mis un terme en France à la pra­tique de l’ac­cou­ple­ment entre entre père et fille, mère et fils, frère et sœur … sauf déro­ga­tion !

Consanguinité, hérédité – Base de la génétique

La consan­gui­nité n’est pas le pro­blème lui même. Ce sont ses consé­quences qui sont dévas­ta­trices en terme de santé (pour le chien) et pour le porte-​monnaie du pro­prié­taire (mala­dies congé­ni­tale, chro­nique, aller­gies).
La consan­gui­nité signi­fie qu’il y aura un manque de bras­sage du patri­moine géné­tique : les gènes qui expriment la diver­sité des indi­vi­dus se retrou­ve­ront chez les nom­breux des­cen­dants du même couple de départ. D’où la res­sem­blance recher­chée entre chiens d’une même race. En consé­quence, et c’est le ver­sant néga­tif, les tares géné­tiques (il y en a tou­jours) se retrou­ve­ront faci­le­ment par héri­tage dans la parenté immé­diate et à long terme, bâtie avec les mêmes gènes d’o­ri­gine. C’est là qu’in­ter­viennent les lois de l’hérédité.

Les chromosomes

L’information géné­tique du Chien est por­tée par ses chro­mo­somes, que l’on trouve dans le noyau de chaque cel­lule. Nous par­lons donc de “choses” infi­ni­ment petites.

Chaque chro­mo­some est com­posé d’ADN (acide désoxy­ri­bo­nu­cléique) qui com­porte des uni­tés de struc­ture et de fonc­tion appe­lés gènes. Chaque gène pos­sède un empla­ce­ment exact et inva­riable sur un chro­mo­some “lié” à une espèce don­née. Il est appelé le locus du gène.

Chaque gène peut se ren­con­trer sous dif­fé­rentes formes que l’on appelle les allèles du gène. Ces varia­tions sont à la base des dif­fé­rences qui existent entre les indi­vi­dus d’une même espèce.

L’espèce canine pos­sède 78 chro­mo­somes répar­tis par paire. Un chro­mo­some d’origine pater­nelle “s’as­so­cie” au chro­mo­some cor­res­pon­dant d’origine mater­nelle pour for­mer une paire. Mais 76 de ces chro­mo­somes (38 paires) sont dits “auto­somes” et les 2 autres res­tants sont les 2 chro­mo­somes sexuels (bap­ti­sés X et Y) qui dis­tinguent mâles et femelles. Dans tous les cas, un chro­mo­some donné du père “se retrouve” avec le chro­mo­some cor­res­pon­dant de la mère. Les chiens mâles sont donc “76 XY” et les chiennes “76 XX”.
A noter que les humains n’ont que 24 chro­mo­somes (22 XY pour les hommes et 22 XY pour les femmes).

Les gènes et les allènes

Le gène qui se situe à un empla­ce­ment donné du chro­mo­some mater­nel va “rejoindre” le gène situé au même empla­ce­ment du chro­mo­some pater­nel pour for­mer une même paire du chro­mo­some “repro­duit” qui appar­tient à “l’en­fant”. Ce seront les mêmes gènes mais pas for­cé­ment les mêmes allèles.
Par exemple chez le chien au locus B (posi­tion des gènes sur l’ADN) on trouve le gène TYRP1 (Tyrosinase-​related pro­tein 1) qui est res­pon­sable de la cou­leur noire ou brune (cho­co­lat) du pig­ment du poil. Mais ce locus com­porte 2 allèles : B (domi­nant, pro­duc­tion d’un pig­ment de poil noir), et b (réces­sif, pro­duc­tion d’un pig­ment de poil brun).
Ainsi un chien dont les allènes B (domi­nant, à l’o­ri­gine du poil noir) pro­ve­nant du père s’as­so­cie à un allène aussi B (= poils noirs) pro­ve­nant de la mère, sera de pelage noir. B + B = B
Si au contraire, l’al­lène du père et de la mère sont b (réces­sifs = poils cho­co­lat), le chien sera de cou­leur cho­co­lat. b + b = b
Si main­te­nant le chien à un allène B (noir et domi­nant) d’un des parents et b réces­sif (= poils cho­co­lat) de l’autre parent, le chien sera noir aussi car l’al­lène domi­nant B l’emportera sur l’al­lène b dit “réces­sive”.

Le génome du chien 

Le génome est l’en­semble des chro­mo­somes dont le nombre total dépend de l’es­pèce consi­dé­rée (78 pour les chiens et 24 pour les humains).
Chaque chro­mo­some est consti­tué d’une unique molé­cule d’ADN (linéaire chez les euca­ryotes dont nous fai­sons par­tie). Chaque chro­mo­some est aussi pré­sent en 2 exem­plaires au moment de l’in­sé­mi­na­tion, un d’o­ri­gine mater­nelle et l’autre d’o­ri­gine pater­nelle (c’est vrai pour les humains et pour les chiens et chez la plu­part des espèces sexuées. Ce n’est pas vrai pour d’autres espèces).

L’étude du génome est celle des chro­mo­somes et bien sûr de leurs “ano­ma­lies” et/​ou muta­tions qui conduisent à la recherche de mala­dies géné­tiques. Faut-​il encore que la tota­lité (ou quasi tota­lité) du génome ait été “car­to­gra­phié” rigou­reu­se­ment afin de relier chaque gène aux “carac­tères” (phy­sique ou non) que pré­sente le pro­prié­taire de ces gènes (Pour le chien par exemple, cer­tains gènes carac­té­risent la robe (cou­leur, lon­gueur de poils…), d’autres la mor­pho­lo­gie exté­rieure (taille…) ou des mala­dies cli­ni­que­ment défi­nies.

Le chien a été la cin­quième espèce, après l’Homme, la Souris, le Rat et le Chimpanzé, dont le génome a été séquencé avec une très bonne cou­ver­ture.
Le chien contient un peu moins de 20000 gènes. En 2005, cette étape, de séquen­çage, c’est-à-dire la déter­mi­na­tion base par base de la tota­lité du génome, a été réa­li­sée d’après un Boxer. En consé­quence, les cher­cheurs peuvent main­te­nant lier tel gène défec­tueux d’un chien (ou d’un race de chien) avec un “trait” (cou­leur du poil) ou une mala­die géné­tiques spécifique.

Les maladies héréditaires chez le chien

Le chien est l’espèce de mam­mi­fère dans laquelle il a été iden­ti­fié le plus grand nombre de mala­dies héré­di­taires (après l’es­pèce humaine) .
En juin 2015, on dénom­brait ainsi plus de 600 mala­dies héré­di­taires dans l’espèce canine dans son ensemble.
Cette situa­tion peut s’expliquer par l’origine même de nos chiens domes­ti­qués depuis envi­ron 15 000 ans. Les races canines, telles que nous les connais­sons, sont le fruit d’intenses efforts de sélec­tion, et de croi­se­ments effec­tués « à façon » par l’homme.
Plus de 400 races canines pré­sentent une diver­sité mor­pho­lo­gique, com­por­te­men­tale et de sen­si­bi­lité aux mala­dies géné­tiques jamais éga­lée chez les mam­mi­fères. Il s’a­git très sou­vent des chiens de race (env. 377 races sont réper­to­riées en France) dont l’hé­ré­dité saine est compromise.

Les chiens de races concernées. Les dernières nouvelles

Il existe actuel­le­ment un peu moins de 400 races de chiens recon­nues par la FCI (Fédération Cynologique Internationale). Au total, 757 mala­dies géné­tiques ont été décrites chez ces chiens. Une étude por­tant sur les 50 races de chiens les plus popu­laires au Royaume-​Uni, par exemple, a révélé que cha­cune des races étu­diées pré­sen­tait au moins une mala­die géné­tique. Les Labrador Retrievers peuvent être por­teurs dans leur génome jus­qu’à 50 mala­dies héré­di­taires . Ce serait donc un “miracle” si un Retriever donné (le votre par exemple) n’a­vait aucune mala­die génétique !

La repro­duc­tion sélec­tive et les pro­blèmes qui en découlent sont donc une grande pré­oc­cu­pa­tion pour la sur­vie de race exempt de mala­dies géné­tiques . La santé des chiens doit être la prio­rité de l’é­le­vage, et non l’ap­pa­rence de l’a­ni­mal (“confor­mité” dans les stan­dards de races).

Le problème des étalons canins

Les pra­tiques d’élevage telles que l’utilisation d’un nombre réduit d’étalons cham­pions, la sélec­tion stricte de leurs des­cen­dants et l’usage de la consan­gui­nité (uti­li­sée au “départ” de la race pour fixer rapi­de­ment des carac­tères mor­pho­lo­giques tels que taille, confor­ma­tion, cou­leur et tex­ture de pelage) ou com­por­te­men­taux (apti­tude à la garde des trou­peaux, à la chasse, au gar­dien­nage) ont abou­ties à l’homo­gé­néité des indi­vi­dus au sein d’une même race.

En effet, en même temps que les carac­tères dési­rés (carac­tères types de la race) étaient conser­vés dura­ble­ment, des carac­tères “néga­tifs” non détec­tables à la nais­sance ont éga­le­ment été fixés. Ainsi, des allèles res­pon­sables de mala­dies héré­di­taires simples, ou des com­bi­nai­sons d’allèles non adé­quates res­pon­sables de mala­dies héré­di­taires com­plexes font désor­mais aujourd’­hui par­tie du patri­moine géné­tique de chaque race canine.

Normes d’élevage des chiens de race et perfection

Les “stan­dards de race” sont des direc­tives éta­blies par les asso­cia­tions de race ou les clubs de race et régle­men­tées par la FCI (Fédération Cynologique Internationale). Ces règles sont uti­li­sées pour s’as­su­rer que les chiens de race qui sont éle­vés, sont conformes aux spé­ci­fi­ci­tés de la race à laquelle ils appar­tiennent.
Dans les stan­dards de chaque race, cer­tains cri­tères sont fixés concer­nant les qua­li­tés obser­vables de l’ex­té­rieur telles que l’ap­pa­rence.

Malheureusement sou­vent la com­po­sante psy­cho­lo­gique, celle de la per­son­na­lité et du com­por­te­ment sont peu ou pas pris en compte. La pla­ni­fi­ca­tion sélec­tive peut en effet entraî­ner divers pro­blèmes de com­por­te­ment, tels que l’an­xiété et l’a­gres­si­vité.

La sélec­tion pour des extrêmes mor­pho­lo­giques, tels que l’ab­sence de queue chez les bou­le­dogues anglais ou les longues oreilles exa­gé­rées chez les bas­set, privent ces ani­maux de la pos­si­bi­lité d’ex­pri­mer des com­por­te­ments natu­rels. La queue, les oreilles, les expres­sions faciales et les poils du cou sont des indices de com­mu­ni­ca­tion impor­tants pour les chiens. L’apparence d’un chien peut donc conduire à une com­mu­ni­ca­tion dégra­dée.

La souffrance des chiens atteints de maladies génétiques

Une grande variété de mala­dies géné­tiques sont connues chez les chiens (plus de 700), de la bra­chy­cé­pha­lie, aux mal­for­ma­tions car­diaques et de l’é­pi­lep­sie, à la cécité et à la surdité.

Les troubles géné­tiques peuvent tou­cher tous les organes et toutes les par­ties du corps et peuvent entraî­ner des condi­tions qui pro­voquent la dou­leur, telles que des com­pres­sions, des mal­for­ma­tions ou des défi­ciences des organes, le tout se tra­dui­sant par une vie de souf­france.

Certaines races de chiens sont éle­vées pour avoir des rides de la peau. Parmi ces races figurent le Shar Pei, le Saint-​Bernard et le Carlin. En rai­son de ces plis cuta­nés, toutes les races concer­nées sont sujettes aux inflam­ma­tions et aux infec­tions de la peau.

Pour l’é­pa­gneul cava­lier King Charles, la petite taille du crâne pour lequel il a été élevé réduit l’es­pace néces­saire pour accueillir l’en­semble du cer­veau. En consé­quence, le cer­veau est com­primé, don­nant lieu à deux troubles dif­fé­rents, la syrin­go­myé­lie et la mal­for­ma­tion de Chiari, qui ont été iden­ti­fiés chez 97% de ces chiens. Les symp­tômes com­prennent de graves maux de tête, des pro­blèmes de vision, des troubles de l’é­qui­libre, des ver­tiges et même une perte d’audition.

L’élevage sélec­tif pour des types de four­rure spé­ci­fiques peut éga­le­ment cau­ser des souf­frances. Les longs poils, comme celui du Lhassa Apso, peuvent s’emmêler et sont sujets à des infec­tions bac­té­riennes sans un soin régu­lier et méti­cu­leux. Un long pelage peut éga­le­ment nuire à la visi­bi­lité, à la mobi­lité, à la ther­mo­ré­gu­la­tion et à la com­mu­ni­ca­tion du chien. Contrairement à la four­rure longue, d’autres races de chiens sont glabres, comme le chien chi­nois à crête. Cette race est sen­sible aux coups de soleil et à l’hypothermie/​au gel en rai­son d’un manque de poils.

Chien-face-plate-heredite-de-la-race
Bouledogue fran­çais

Parmi les nom­breuses mala­dies géné­tiques liées à la sélec­tion, l’une des plus connues est la bra­chy­cé­pha­lie. Peu de pro­prié­taires de ces chiens à face plate savent que leur chien est atteint d’une “mala­die géné­tique” deve­nue les stan­dards des races concer­nées. De plus, ces races sont “à la mode”. Par exemple le stan­dard des bou­le­dogues fran­çais, indique qu’ils doivent être de construc­tion com­pacte et avoir une tête ronde. La mâchoire supé­rieure rac­cour­cie et le nez retroussé sont des carac­té­ris­tiques sup­plé­men­taires recher­chées. Cependant, les normes indiquent éga­le­ment que la res­pi­ra­tion nasale nor­male doit être pos­sible.
En obser­vant les bou­le­dogues fran­çais aujourd’­hui, il appa­raît que beau­coup d’entre eux ne répondent plus à cette norme, leur éle­vage pour l’ap­pa­rence a été poussé trop loin.

Border-​Collie cou­leur modi­fiée “merle”

Un pro­blème un peu moins connu est le chan­ge­ment de cou­leur du chien (“merle”). Ce type d’é­le­vage a de graves impli­ca­tions sani­taires qui lui sont asso­ciées. “Merle” désigne une varia­tion de cou­leur et de pelage chez les chiens et se pro­duit par un chan­ge­ment du gène de pig­men­ta­tion. L’élevage sélec­tif pour cette cou­leur s’ac­com­pagne sou­vent de défauts ocu­laires et audi­tifs : défor­ma­tions des pupilles, globes ocu­laires trop petits et cécité par­tielle ou com­plète. Outre les mala­dies typiques des oreilles et des yeux, de mul­tiples ano­ma­lies du sque­lette, du cœur ou des organes géni­taux peuvent éga­le­ment survenir.

Les troubles géné­tiques ne se limitent mal­heu­reu­se­ment pas à l’ap­pa­rence, mais englobent éga­le­ment les troubles phy­sio­lo­giques, qui affectent la qua­lité de vie d’un ani­mal. Les Bouviers ber­nois et les Beagles peuvent souf­frir d’é­pi­lep­sie, les Doberman Pinschers peuvent souf­frir de troubles cir­cu­la­toires, et les Bergers alle­mands et les Labrador Retrievers peuvent souf­frir de dys­pla­sie de la hanche.

Les législations en Europe pour limiter les abus des élevages de chiens de race 

Les lois sur le bien-​être des ani­maux dans divers pays euro­péens inter­disent la repro­duc­tion sélec­tive pour des “traits” qui ont un effet néga­tif sur la santé et le bien-​être des ani­maux.

  • La loi alle­mande sur la pro­tec­tion des ani­maux inter­dit l’é­le­vage d’a­ni­maux si la pro­gé­ni­ture est sus­cep­tible d’héri­ter de par­ties du corps ou d’or­ganes inadap­tés à un usage appro­prié ou sus­cep­tibles de cau­ser des dou­leurs, des souf­frances ou des dommages.
  • La loi autri­chienne sur la pro­tec­tion des ani­maux sti­pule qu’il est inter­dit de cau­ser de la dou­leur et de la souf­france. Plus pré­ci­sé­ment, elle sti­pule que s’il est pré­vi­sible que la dou­leur, la souf­france, les dom­mages phy­siques ou la peur accom­pagnent un ani­mal, alors son éle­vage est inter­dit.
    Cette loi autri­chienne sur le bien-​être des ani­maux com­prend une longue liste de troubles géné­tiques, notam­ment l’es­souf­fle­ment, les mou­ve­ments anor­maux, l’in­flam­ma­tion de la peau, l’ab­sence de poils, les symp­tômes neu­ro­lo­giques, les défor­ma­tions du crâne et les formes cor­po­relles qui ne per­mettent plus les nais­sances naturelles.
  • La loi bri­tan­nique sur le bien-​être des ani­maux sti­pule que les chiens ne peuvent pas être uti­li­sés pour la repro­duc­tion si leur santé, leur géno­type et leur phé­no­type sont sus­cep­tibles d’a­voir des effets néfastes sur la santé de leur progéniture.

L’application de la loi est difficile

Même si des légis­la­tions sont déjà en place dans de nom­breux pays, l’é­le­vage d’a­ni­maux atteints de mala­dies géné­tiques n’a pas cessé d’aug­men­ter. L’un des prin­ci­paux pro­blèmes est que sou­vent la défi­ni­tion de la souf­france n’est pas clai­remnt défi­nie. Les lignes sont floues et le suivi de l’é­le­vage des chiens fait défaut.

Un exemple effi­cace a semble-​t-​il a été mis en place aux Pays-​Bas. Le gou­ver­ne­ment néer­lan­dais a accepté une loi en 2014, qui inter­dit l’é­le­vage d’en­vi­ron 20 races de chiens à museau court, telles que défi­nies par le sys­tème de mesure de la tête, en uti­li­sant la clas­si­fi­ca­tion par cou­leur des feux de cir­cu­la­tion. Seuls les chiens ayant la lon­gueur d’un museau d’au moins un tiers de la tête sont auto­ri­sés à se reproduire.

Cette avan­cée semble être dans la bonne direc­tion et devrait appor­ter des amé­lio­ra­tions de la santé des chiens concer­nés. Cette devrait être la ligne de conduite que d’autres pays devraient aussi adopter. 

Maladies génétiques et prise en charge par les assurances animales 

Pas moins de six-​cents mala­dies congé­ni­tales et/​ou héré­di­taires touchent l’espèce canine. Elles coutent très chères à soi­gner car sou­vent demandent des trai­te­ments lourds, tou­jours de longue durée (en fait à vie).
Les com­pa­gnies d’as­su­rances l’ont depuis long­temps com­pris : la majeure par­tie d’entres elles excluent de leurs contrat les mala­dies héré­di­taires, ou au moins cer­taines d’entre elles et/​ou pour cer­taines races.
Il s’a­git en par­ti­cu­lier de la dys­pla­sie de la hanche, l’ectopie tes­ti­cu­laire, la luxa­tion des rotules, le syn­drome bra­chy­cé­phale et atteinte des car­ti­lages de l’épaule.
Donc lisez avec atten­tion les “petites lettres” des contrats d’as­su­rance, c’est là où se cachent les mau­vaises sur­prises lorsque votre chien devient malade.

Les tests génétiques

Un autre point à signa­ler est de faire effec­tuer un test de dépis­tage des mala­dies géné­tiques sur votre chien (ou futur chien si vous êtes en phase d’a­chat) afin de détec­ter une éven­tuelle mala­die géné­tique de sa race. 

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Exemple d’une mala­die géné­tique simple domi­nante (Université de Montréal)

Malheureusement, un test géné­tique n’est bien sou­vent valable que pour une race don­née. En effet, la plu­part des mala­dies héré­di­taires canines sont spé­ci­fiques de telle ou telle race et les muta­tions iden­ti­fiées dans une race ne sont pas trans­po­sables à une autre race, même très proche. Ainsi, on connaît, pour la nar­co­lep­sie canine (trouble du som­meil et de la vigi­lance) trois muta­tions dif­fé­rentes, du même gène, cha­cune spé­ci­fique d’une race canine. Le Teckel, le Doberman et le Labrador, trois races atteintes de nar­co­lep­sie héré­di­taire, pos­sèdent cha­cune leur propre test géné­tique de dépis­tage qui détecte la muta­tion propre à chaque race.

Autres exemples, il existe des tests de dépis­tage pour l’é­va­lua­tion des mala­dies des hanches, des coudes, des yeux, des tests BAER (Brainstem Auditory Evoked Response) et des tests ADN, entre autres. 

A l’é­chelle de la race, les tests géné­tiques de diag­nos­tic et de dépis­tage per­mettent de lut­ter effi­ca­ce­ment contre les mala­dies héré­di­taires canines. Des plans de lutte à l’échelle des lignées ou des races, dont les buts sont d’éviter l’apparition de malades et dimi­nuer (jusqu’à annu­ler) la fré­quence de l’allèle délé­tère dans la lignée ou la race concer­née. Tout sim­ple­ment alors, en évi­tant la repro­duc­tion des chiens tou­chés par la mala­die génétique.

Où faire le test génétique de son chien

La SCC a une sec­tion qui se charge de faire des tests géné­tiques – pro­ba­ble­ment plus des­ti­nés aux éleveurs.

Il existe aussi plu­sieurs labo­ra­toires qui sont spé­cia­li­sés dans les tests géné­tiques pour par­ti­cu­liers et pour les ani­maux domes­tiques. Souvent ils sont d’o­ri­gine anglo-​saxones mais s’ap­puient sur les bases de don­nées offi­cielles des races de l’American Kennel Club (United States), bases qui sont celles de la SCC fran­çaise (la plu­part des races sont recon­nues par les grands clubs canins).

Nous citons ci-​dessous 3 de ces labo­ra­toires. L’achat d’un kit envoyé par la poste per­met de faire un “relevé” de salive qui doit être ren­voyé au labo­ra­toire. Les résul­tats sont retour­nés sous 2 à 3 semaines. Choisir le test qui vous convient (il y a pour cer­tains plu­sieurs niveaux d’ex­per­tise). Le coût est de l’ordre de 100 € :
Test “Wisdom Panel” : Cliquez sur Winsdom Panel
Test ADN “Embark” : Cliquez sur “Embark ADN test
Test “DNA My Dog” : Cliquez sur DNA My Dog

Sources
Elevage de chiens avec mala­dies géné­tiques – Site amé­ri­cain Four Paws.
Le coût de la beauté – Questions de santé et de bien-​être liées aux Races de chiens bra­chy­cé­phales. Pdf. THE COST OF CUTENESS – Health and Welfare Issues Associated with Brachycephalic Dog Breeds.
Université de Montréal : Génétique du chien 3,0 : Maladies géné­tiques simples
Choisir la race exempt de mala­dies géné­tiques – Site mala­die­she­re­di­tai­res­du­chien
Liste alpha­bé­tique des symp­tômes des mala­dies du chien
Wikipedia : Hérédité
Wikipedia : Allèles
Wikipedia : liste des chiens de race
Wikipedia : Polymorphisme géné­tique
In-​breeding, line-​breeding and out-​breeding” ? – Société Centrale Canine – SCC
Why are dif­ferent breeds of dogs all consi­de­red the same spe­cies ? – Scientific American
Clubs canins prin­ci­paux des pays de langue anglo-saxonne :

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