Les races de chiens, tel que nous entendons ce concept aujourd’hui, ont une origine récente, de moins de 200 ans(1). Ce concept “moderne” nous vient de Grande Bretagne.
(1) Pourtant, il y a très longtemps que les chiens vivent près des humains : auprès de nos ancêtres hominidés (100 000 à 50 000 ans avant notre ère), puis de nos ancêtres directs homo sapiens sapiens. Deux cents ans est donc très peu en comparaison à l’histoire du chien (plus de 100 000 ans) et de son “association” avec l’homme (et même avant, avec nos lointains ancêtres hominidés) qui était déjà très avancée il y a 12 à 30 000 années.
La notion de race, d’abord appliquée aux humains
La notion de race telle qu’utilisée aujourd’hui aux chiens s’est d’abord exprimée envers les humains.
Les découvertes de “peuples” différents faites quelques siècles auparavant le 19ème siècle, les voyages de Marco Polo vers la Chine, la découverte de l’Amérique et du monde, l’esclavage en Afrique, ont fait connaitre aux l’Européens d’autres “humains”. Se répandit alors chez les élites une manière de concevoir le vivant et l’hérédité développée par quelques anthropologues comme Julien-Josoeph Virey ou Paul Broca.
Cette pensée à conduit à de supposées races humaines souvent “déclassées” ou de “qualités” inférieures par rapport à la race dominante et européenne.
Les avancées du 19ème siècle dans le domaine médical de l’infiniment petit (pour l’époque) a ouvert de nouvelles perspectives de la génétique. Darwin a été l’un des premiers naturalistes, et certainement le plus célèbre d’entre eux, à développer une théorie crédible sur l’évolution des espèces (via la sélection naturelle). Né le 12 février 1809 à Shrewsbury (Royaume Uni) dans le Shropshire et mort le 19 avril 1882 à Downe dans le Kent.
La biologie a été aussi utilisée pour étayer (ou pas) la hiérarchie raciale ou pour trouver les paramètres nécessaires pour “purifier” la race dominatrice. D’où les égarements des années 1920 et 1930 et des théories eugénistes.
Note
Eugénisme : vient du mot eugenics, terme inventé en 1883 par le savant anglais Francis Galton, et dérivé du grec ancien guénos, signifiant naissance, et du préfixe eu renvoyant à la notion de bien, bon ou vrai.
Synonymes : modification, transformation,
Contraire : lois naturelles
La naissance des races de chiens modernes
Côté chien, les idées de races se sont propagées en parallèle à l’idée de races humaines. Avant l’ère victorienne (avant 1850 env.), il existait depuis toujours différents types de chiens qui étaient définis par leur “fonction”. De nombreux termes différents étaient utilisés pour décrire les chiens, tels que la race (mais pas dans le sens actuel – voir ci-dessous), la souche, le type, le genre et la variété.
À la fin de l’ère victorienne, la société anglaise et européenne a changé et le rôle des chiens aussi. La forme, si ce n’est l’esthétique du chien, s’est vu attribuer un rôle plus important que la fonction.
Des clubs canins font leur apparition. Le Kennel Club du Royaume-Uni a été fondé en 1873 et a été le premier club canin et le premier registre national des races canines au monde. Les clubs canins sont devenus les gardiens des standards de la race dans leur pays respectif. En effet en quelques années d’autres clubs canins apparaissent dans de nombreux pays (Etats Unis, France, Allemagne, etc.).
Le vocabulaire s’est “enrichi” en même temps que se définissaient les races : “race”, “sélections”, “pureté”, “bâtard” en parlant des chiens.
Après le 1er club anglais (Kennel Club), vint ensuite en France la Société Centrale Canine (1882) ou SCC, de même en Italie, aux Etats Unis L’American Kennel Club ou AKC (1883) et l’United Kennel Club (1898). En 1911 est crée La Fédération Cynologique Internationale (FCI) qui regroupe les sociétés canines allemandes, autrichiennes, belge, française et hollandaise. Americains, anglais et australiens restent “à part” jusqu’à ce jour.
L’organisation des clubs canins au niveau international
La Fédération Cynologique Internationale (FCI) fondée en 1911, dissoute pendant la Première Guerre mondiale, recréée en 1921 par la Belgique et la France, est aujourd’hui basée à Thuin, en Belgique. Elle compte des membres, associés et partenaires dans 98 pays. La France y est représentée par la Société Centrale Canine (SCC) fondée en 1881.
Mais certains grands clubs canins comme l’American Kennel Club aux États-Unis, le Kennel Club au Royaume-Uni et le Canadian Kennel Club au Canada n’en sont pas membres. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de “contacts” entre eux, la FCI et la SCC.
La FCI regroupe les 98 clubs canins adhérents et classifit les races qu’elle reconnaît en dix groupes en fonction de divers facteurs discriminatoires tels que l’apparence ou le rôle :
- Chiens de berger et de bouvier (sauf chiens de bouvier suisses)
- Pinschers et schnauzers – races molossoïdes – chiens de montagne et de bouvier suisses et autres races
- Terriers
- Teckels
- Spitz et types primitifs
- Chiens courants et races apparentées
- Les pointeurs et les passeurs
- Retrievers – chiens de chasse – chiens d’eau
- Chiens de compagnie et chiens de jouet
- Lévriers
Les chiens des clubs canins “anglo-saxons” d’aujourd’hui peuvent être classés en “chiens de travail” ou aux chiens de “concours de conformation”. La définition des sous-groupes peuvent varier d’un club national à l’autre. L’objectif initial d’un club canin étant toutefois l’élevage et l’exposition de chiens de conformation de “race pure” – standardisées. Cependant, des clubs canins pour chiens de races mixtes (mélange de races) gagnent du terrain et sont parfois classés aussi dans la catégorie des clubs canins.
Les races modernes de chiens : comment sont-elles définies ?
Dans le tableau des espèces des mammifères, le chien est classé dans une espèce distincte appelée Canis familiaris. Mais il peut être aussi classé Canis lupus familiaris lorsque “traité” comme une sous-espèce du loup (“Loup Gris”). C’est cette dernière classification qui a la préférence actuelle dans cette discussion d’experts. Cela ne change rien au sujet de cet article.
Il faut d’abord constater que le chien est le mammifère le plus “malléables” de toutes les espèces sur terre. Il n’en existe pas d’autres qui, à l’état naturel ou non, a pu exprimer de si nombreuses “différenciations” tout en conservant ses repères d’espèce. Qui a‑t-il de commun entre un Chiwawa de 500 g et un Molosse de 90 kg ? Entre les poids, les hauteurs, la longueur des pattes, l’aspect de la face et bien sûr des couleurs de poils ? Par exemple, il existe 50 races bovines en France regroupées en laitières, pour le viande et mixtes. Mais toutes se ressemblent globalement, en particulier en taille. Ce qui n’est pas le cas des chiens.
D’où la “facilité” des sélections artificielles faites par les clubs canins pour “créer”(ou “figer”) des races dites “pures”. Ceci a produit à ce jour plus de 350 races de chiens reconnues dans le monde entier (par la majorité des clubs canins) et une centaine d’autres reconnus “localement” (par les clubs canins de certains pays seulement ou en voie de reconnaissance).
Les standards des races de chiens
Chaque race comporte des caractéristiques bien particulières qui portent d’abord sur la morphologie. Sont prises en compte et répertoriés dans le standard de race, la taille du corps, la forme du crâne, le phénotype de la queue, le type de fourrure et la couleur du pelage.
Le standard défini aussi les traits comportementaux tels la garde, la conduite de troupeau et la chasse, ainsi que des traits de personnalité, par exemple le comportement hypersocial, l’audace et l’agressivité.
La plupart des races modernes dérivent de la volonté d’un petit nombre de fondateurs de clubs “par race” au cours des 200 dernières années. Ils font reconnaitre “leur race” par le club canin national (SCC en France). De ce fait, les chiens sont aujourd’hui l’espèce de carnivore la plus abondante et sont dispersés dans le monde entier (le nombre avancé habituellement est de 500 millions de chiens)
Les clubs canins : leurs responsabilités
Les clubs canins maintiennent les standards des différentes races “homologuées” dans leurs registres, enregistrent le pedigree de chaque chien “de race”. Ils sont aussi les gardiens de la qualité des chiens autorisés à revendiquer leur titre de “chien de race”. Ils publient les règles pour les expositions et les “procès de conformation” ainsi que l’accréditation des juges.
Au niveau national, ce sont eux qui le plus souvent tiennent les “registres” (c’est le cas en France avec la Société Centrale Canine), qui sont des listes de chiens adultes de race pure et des listes de portées de chiots nés de parents de race pure.
Ils délivrent aussi le pedigree du chien qui retrace sur plusieurs générations son origine génétique (sorte d’arbre généalogique). Le pedigree est supposé garantir l’authenticité de l’appartenance du chien à une race donnée.
Un club canin “national” gère tous ces aspects des races de chiens qu’il prétend représenter, soit directement, soit par l’intermédiaire de ses organes membres. Un club canin “régional” ou local peut être “spécialisé” dans une race ou plusieurs races particulières.
Le registre national français des chiens de race, géré par la SCC, s’appelle le LOF (Livre des Origines Français – livre français des origines des chiens).
Le LOF reconnait env. 370 races différentes, nombre qui augmente lentement d’années en années du fait de l’introduction (et l’homologation) de nouvelles races, en France ou à l’étranger.
- Environ 70 de ces races sont originaire de France, les autres de différentes pays du monde.
- Les autres races “d’origine étrangère” sont celles reconnues par la SCC (Standard de race, etc.).
- Cela signifie que sur les registres “de pedigrees” sont inscrits beaucoup de chiens de races “vivant en France” autres que les races d’origine de France, qu’ils soient nés en France ou à l’étranger, à condition qu’ils répondent aux critères du standard de leur race.
Comment est définie une race “pure” de chiens
Lorsque une nouvelle race est “homologuée”, elle est alors décrite en détail par les “promoteurs” de cette race et par des spécialistes canins. Ce qui défini le “standard” de la race. Et tout chien dont le maître veut revendiquer l’appartenance à telle race doit être parfaitement conforme au standard correspondant.
Comment se crée une race de chiens
Pour créer une race, il faut une population de chien existante dans un espace géographique, qui a eu une histoire, et surtout il faut avoir le sens de l’élevage pour la stabiliser. D’où l’importance des éleveurs ou des amateurs éclairés.
Pour reconnaître une race, la FCI exige 8 lignées indépendantes, au sein desquelles il faut au moins deux mâles et six femelles qui ne soient pas frères et sœurs. A partir de huit lignées et de 1 000 chiens, c’est une race qui peut être homologuée.
Ce n’est donc pas l’affaire d’un seul homme, mais le plus souvent celui d’un club canin crée spécialement pour une nouvelle race, sur la base d’une race ancienne en partie éteinte que ce club veut faire “revivre”.
Au niveau français, la Société Centrale Canine (SCC) a reconnu en 2003 l’épagneul de Sainte-Usuge (petit épagneul de Bresse) et le cursinu (chien primitif de Corse), deux races existant au XVIe siècle et quasi disparues à la fin des années 40. Le briquet de Provence (petit chien de chasse) a gagné ses galons en 2008. D’autres, bergers de la Crau (chien de transhumance), de Savoie, du Languedoc sont en cours de reconnaissance. Ailleurs dans le monde, il faut s’attendre à voir de nouvelles races émerger dans des pays comme l’Inde, le Brésil et la Chine.
L’enregistrement de son chien au LOF – Le pedigree
L’objectif de la procédure d’enregistrement d’un chien (de votre chien) au LOF est de pouvoir revendiquer pour ce chien l’appartenance à “telle” race pure.
Livre des Origines Français (LOF)
Le LOF, ou Livre des Origines Français, est le registre créé en 1885 où sont répertoriées les origines des chiens français de race et leur description précise.
Il est tenu à jour par la SCC.
Seuls les chiens inscrits au LOF ont droit à l’appellation « chien de race » qui justifie un prix plus élevé qu’un chien croisé, d’apparence ou de type racial.
Un chien LOF possède un certificat de naissance attestant de son inscription au LOF par son éleveur. Le pedigree vient plus tard, seulement lorsqu’il a été confirmé “de race”. Le LOF est le seul livre généalogique dédié exclusivement à l’espèce canine dans notre pays, qui a fêté ses 130 ans en 2015 !
Qu’est-ce-que le Pedigree pour le chien
C’est un document officiel comportant la généalogie du chien (père, mère et filiation antérieure) et qui de ce fait certifie l’exactitude de ses origines – et indirectement de sa race.
Il atteste aussi que le chien est conforme aux caractéristiques énoncées dans le standard de sa race qu’il revendique.
Le standard de race est aussi une description des qualités requises pour tendre vers le modèle idéal de la race.
L’inscription au LOF est nécessaire pour qu’un chien puisse légalement être qualifié de Pure Race (ou race pure).
S’il n’est pas inscrit au LOF, un chien est obligatoirement de “Type de Race XY”, “Apparence de Race XY”, Croisé, Mixte, Hybrid, etc – c’est à dire “bâtard”. Conformément à la Loi, ces mentions doivent être respectées même dans une petite annonce !
Le pedigree 5 générations
Un pedigree “enrichi” est en circulation depuis peu (2016) pour tous les chiens confirmés et comporte cinq générations d’ascendants.
En plus de la généalogie, il met en valeur certaines autres informations. Il est doté d’un code couleur pour en faciliter la lecture.
Il comporte des résultats sous la forme d’abréviations qui concernent :
- l’empreinte ADN et la filiation génétique (couleur : marron)
- les performances Beauté (couleur : rouge)
- les performances Travail (couleur : bleu)
- la santé (couleur : vert)
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